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Channel: Il a osé !
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Soft & Quiet

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90 minutes en compagnie de suprémacistes blanches, c'est long, surtout quand le seul projet de la cinéaste semble être de nous mettre le plus mal à l'aise possible. Ah ça, c'est réussi. Nous avons vraiment l'impression d'assister en temps réel au plus sordide et banal des faits divers américains : un petit groupe de femmes, nostalgiques d'Hitler, dégoûtées du système et réunies autour des mêmes idées racistes, s'introduisent chez des personnes d'origine asiatique pour leur donner une leçon, et, évidemment, cela tourne encore plus mal qu'elles le souhaitaient. Il faut préciser que tout cela est tourné en plan séquence, ce qui renforce la sensation de vivre chaque seconde à leurs côtés et d'être plongé au cœur de leurs horreurs. A l'image, cela donne surtout quelque chose de très régulièrement hideux et même assez ridicule, la caméra ne sachant souvent pas trop où aller pour nous vomir un cadre à peu près acceptable. Comme d'habitude, devant ce genre de films, on se surprend également à essayer de relever les moments où la réalisatrice a pu procéder à des coupes invisibles. Tiens, ça pourrait être quand le gros derche de la tarée en chef envahit tout l'écran alors qu'elle monte dans son énorme SUV ; ah, ça pourrait aussi être quand, pour suivre un déplacement paniqué, la caméra s'attarde étonnamment sur ce pan de mur grisâtre sans aucun autre intérêt... Il n'y a que l'embryon d'une bonne idée là-dedans : quand, en nettoyant en catastrophe tout le bordel qu'elles ont commis dans la baraque, la plus débile de la bande se met à passer des coups de sopalin affolés sur les touches d'un piano et produit par conséquent quelques accords dissonants qui viennent s'ajouter à la folie ambiante. Cette vague idée est cependant très mal exploitée, trop mal, d'ailleurs, pour passer pour une vraie idée. On suit tout cela comme pris en otage, nous aussi. Et la fin n'en finit pas, le film n'est qu'hurlements et hystérie. En bref, c'est très pénible et difficilement supportable. Ça suffit pour figurer en bonne place dans le top 10 annuel de Didier Allouch et faire le buzz ici ou là...
 
 
Soft & Quiet de Beth de Araújo (2022)

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