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Channel: Il a osé !
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Bruno Reidal

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Si vous aimez la barbaque, l'ultra-violence, la décapitation, et si vous n'en avez pas eu assez avec les vidéos de Daesh, alors peut-être que Bruno Reidal pourra vous faire la soirée. Bruno Reidal, portrait d'un serial killer qui s'est arrêté à une victime avant d'être incarcéré puis étudié par Vincent Le Port. Le jeune cinéaste originaire de Rennes (ceci explique peut-être cela) s'est appuyé sur les journaux intimes du tueur pour nous glacer les sangs à la manière d'un maestro fêlé. Pour son premier film, Le Port, qui aurait peut-être pu choisir un nom de scène plus clinquant et un peu chic, impressionne, saisit, et nous déballe toute la noirceur de son personnage en même temps que la sienne propre avec le calme des plus grands malades. Troisième phrase de notre critique et vous ignorez encore si c'est du lard ou du cochon : c'est bien du Le Port et c'est énorme pour un premier jet d'imposer une telle signature. Il a signé sur la moitié de la feuille et son trait est sûr et affirmé, à trouer le papier. On reste coït devant les élucubrations sans fard, simples, sincères, naturelles presque, d'un pur jobard qui était aussi à l'aise dans le maniement du couteau que dans celui du verbe. Au fameux adage, la plume est plus forte que l'épée, Reidal et Le Port répondent conjointement : on vous défonce avec les deux, l'un avec sa verve, l'autre avec sa caméra, les deux avec une brutalité froide de forcené aimant les objets contondants. Après un tel film, on pourrait n'avoir qu'une envie : se plonger dans les journaux de Reidal. Sauf que pas du tout, puisqu'on a déjà eu le disque pour aveugle, narré par un acteur, Dimitri Doré, bluffant de vérité et qui réside depuis entre quatre murs à Montfavet, où il a limité sa garde-robe à une jolie camisole, habité par un rôle dont il ne saura plus jamais se défaire.


 
 
Les plus cinéphiles ne manqueront pas de penser à Oim Pierre Rivière, enfoiré de mes deux, ayant trucidé tout ce qui bouge à portée de palme, ce qui inclut ma reum, ma belle-doche et un chien broussard. La filiation entre le film de Le Port et celui de René Allio, sorti en 1976, est directe et assumée, quand bien même l'élève a largement dépassé le maître. Nous avons pour notre part découvert Oim Pierre Rivière, jobastron de première, ayant estrapassé tout ce qui me regardait de traviole y compris mon reuf, la voisine et les deux oies de la basse-cour après Bruno Reidal (et pour cause, nous n'étions pas nés lors de la sortie en fanfare de Oim Pierre Rivière, pur trépané et guignol en chef, footeux du dimanche, ayant refroidi et fini tout ce qui mouftait dans la pièce d'à-côté à commencer par ma grand-maman, mon grand-papa, les voisins et leur cheval de traitcomtois qui ne m'avait rien fait), par curiosité cinéphile et par conscience professionnelle. Force est de vous avouer que si le film Oim I-Robot, déglingué du bulbe, ayant fait les croisés de mon con de reup et les tibias de Djibril Cissé se paie le luxe d'être sorti quelques lustres avant l’œuvre de Das Port, il n'en est pas moins vrai que le film de René Allio Marie, aussi intéressant et soigné soit-il, ne peut que faire un léger plouf après le choc intersidéral, la bouffe monumentale Bruno Reidal. Aussi les critiques qui sont tombées dans cet écueil auraient-ils pu s'épargner la peine de forcément comparer le film de Le Port à son prédécesseur évident, Oim, Pierre Rivière, président de la république, je ratiboiserai le parti socialiste, taillerai en pointes les oreilles de mes électeurs et massicoterai les espoirs des gens de gauche sans omettre de pourfendre à la serpe ma conne de mère, ma conne de sœur et, parce qu'il était dans le coin le nez dans ses cheerios, mon petit frère Itou, de son prénom.


 
 
On fait souvent des tops à tout-va sur les plateformes web. Chacun y va de son top 5 des meilleurs split-screens (erreur : à moins de faire un top 500 dans cette catégorie, tous les prix reviennent forcément  à De Palma), ou de son top 7 des meilleures double-péné (on vous conseille la pastille Blow-Up d'Arte sur le sujet, signée Luc Lagier), en passant par le top 10 des meilleurs sergents-instructeurs et autres top 15 des plus beaux AVC sur gazon vert (Shyamalan en cite deux ou trois dans son dernier vidéo-club Konbini qu'il qualifie tous de "amaaaaazing"). Si vous avez déjà établi un top des plus gros sacs à merde coupables d'homicide de l'histoire du cinoche, vous pouvez tout recommencer, ou au moins mettre un coup de typex sur votre préféré, et noter en number one et en lettres capitales BRUNO REÏDAL, quitte à mettre en deutch le héros éponyme de Oim Pierre Au Beau Milieu Coule Une Rivière de Sang, fada du village, redouté par ses pairs et renégué par son père, ayant refait les ourlets de mes neveux et nièces et baffé jusqu'à l'os toute la maisonnée et une partie de mon quartier, autant de PNJ juste là pour se faire allumer.


Bruno Reidal de Vincent Le Port, avec Dimitri Doré (2022)

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