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Channel: Il a osé !
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Die Hard 5 : belle journée pour mourir

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On va faire notre auto-critique sur ce coup-là. On a tout passé à Bruce Willis. Pourquoi ? A cause de sa bonne gueule et de ses heures de gloire de jadis. En gros à cause de la première trilogie Die Hard, du Dernier samaritain, de Hudson Hawk, de L'Armée des douze singes, de Pulp Fiction, Sixième sens et Incassable. En vérité on avait surtout de l'affection pour cet acteur, qui a été le héros de quelques gros films ayant accompagné nos adolescences en mal de plaisirs. Depuis, à chaque catastrophe cinématographique, on le dédouane. On l'absout. On s'en prend à tout le monde sauf à lui et on regrette seulement que son nom sanctifié soit associé à de telles saloperies, comme s'il était victime de notre triste époque. Quand on a parlé de Die Hard 4, on s'en est pris à Justin Long et bien entendu à Len Wiseman. Quand on a brocardé l'arnarque Looper, on a tapé sur Nolan et ses avortons, sur Gordon Levrette et Emily Blunt, mais pas un mot plus haut que l'autre sur Bruce Willis, qu'on excusait à demi-mot de figurer dans une énième merde. Mais Bruce Willis ne fait-il pas partie intégrante de son époque ? Ne contribue-t-il pas à sa médiocrité ? N'est-il pas le pylône soutenant la nouvelle trilogie Die Hard, son producteur exécutif et certainement son consultant de la première heure ? N'a-t-il pas les coudées franches sur la réalisation de ces projets, autant qu'un Tom Cruise sur la franchise Mission Impossible ? Notre petit doigt nous dit qu'il est pour beaucoup dans le naufrage du film d'action contemporain et notamment de notre cher John McClane...


Bruce Willis est sans aucun doute coupable de ce film autant que les autres mais il garde quand même ce vieux fond de classe dont l'énorme tête de nœud à côté de lui ne bénéficiera jamais.

Comme dans Indiana Jones 4, quand l'acteur devient trop vieux et qu'on espère réaliser une enfilade de gros films d'action hyper rentables, on fait débarquer le fils du héros histoire d'assurer le passage en douceur vers une renaissance de la saga sous les traits d'un personnage plus sexy et à la légitimité toute fabriquée. Mais si ce n'était que ça, que la présence d'un fils prodigue débile avec une grosse tête ronde d'abruti fini. Le pire c'est que derrière la caméra se tient un énième guignol du même acabit point de vue intellect, qui se dit fan de la première trilogie et qui croit que ça suffit pour la massacrer dans une suite ignoble. Avait-on seulement demandé à Renny Harlin de regarder un seul film américain avant de mettre sa patte viking au service d'une suite au scénario solide, 58 Minutes pour Vivre, film qu'on ne revoit plus aujourd'hui mais qui n'a rien de honteux et qui a eu le mérite inouï d'amener le terrible troisième épisode signé McT. Pour signer le cinquième film, Bruce Willis et ses sbires ont fait appel à John Moore, auteur de Max Payne, fameux jeu vidéo mais film atroce à l'esthétique digne des pires séries TV sur lesquelles on zappe en quatrième vitesse tout en détournant le regard.


Tous ceux qui ont croisé par mégarde la bande-annonce de cet immondice hollywoodien ont aussi croisé cette scène racoleuse, qui n'apparaît pas dans le film.

Le scénario de ce nouvel opus est misérable. Quelques allusions inévitables à l'âge avancé de Bruce Willis (qui joue comme un vrai connard là-dedans), des personnages secondaires qui se secouent sur le talent de tireur toujours intact de ce "vieux McClane, toujours au top", bien sûr impeccable lors d'une session de tirs au début du film où il dégomme tous les stands avec le sourire, des vannes morbides quand il y en a (ces petites répliques bien placées et qui nous foutent les larmes aux yeux, en particulier quand McClane passe le film à répéter qu'il est censé être en vacances et que ça ne l'étonne qu'à moitié d'encore les passer à faire sauter tout ce qui bronche), des scènes d'action nulles à souhait, auxquelles on ne comprend rien, qui sont toutes horriblement filmées et où tout est sujet à explosion, comme pour combler les désirs d'un enfant de quatre ans qui voulait faire du ciné pour casser ses jouets, bref, ce film est honteux, navrant, y'a pas de mot. On mate ça et on se cache pour oublier, on n'en parle à personne, on se tait après. 


Bruce Willis vient d'être décoré de l'insigne de commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres. Il était "ému aux larmes" selon les journaux. Nous aussi on a chialé.

Certains fans de la série disent que pour faire un bon Die Hard il faut un McTiernan et au moins un frère Grüber. Jugement bien pessimiste. On aimerait que ce soit possible autrement et que Bruce Willis ait un jour l'intelligence de faire appel à de bons scénaristes (deux ou trois maximum, pas toute une armée de trépanés se refilant la patate chaude pour accoucher d'un vaste gag à tiroirs involontaire) et surtout à un réalisateur qui aurait un minimum de talent et de quotient intellectuel. Même si ça marche rarement, les impératifs des studios imposant leur loi, Tom Cruise essaie d'embaucher des cinéastes potentiellement capables de renouveler sa saga chérie, Stallone lui-même a déniché le réalisateur de Red Hill pour Expendables 3, idem pour Schwarzy qui est allé tourner avec le réalisateur coréen de J'ai rencontré le diable. Dans tous les cas ça n'a pas donné grand chose mais c'était bien tenté. Bruce Willis, dont on se demande même s'il voit seulement la différence entre la première trilogie et celle qu'il est en train de faire capoter dans les grandes largeurs, a quant à lui logiquement choisi le réalisateur de Max Payne, John Moore. Arrête-toi ! 


Die Hard 5 : belle journée pour clamser de John Moore avec Bruce Willis (2013)

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