"Nous faisons peur et nous le faisons bien", nous dit l'affiche. "Nous faisons des affiches et nous les faisons mal", a-t-on envie de répondre. Mais s'il n'y avait que la taglineà bousculer... Le titre ? Un couac géant ! Monsters, Inc., qui signifie "La compagnie, des monstres", est devenu Monstres & Cie, qui n'a rien à voir. Qui sont les compagnons de ces montres que le titre nous vante tant ? Et puis il y a tout le reste... Tout le travail de sape de Pixar. A-t-on déjà fait plus laid que cette boule verte puante avec un œil au milieu de la tronche ? A côté de lui ? Un grand schwarzy au menton démesuré et à l'air obstinément con. Notez que les deux monstres sont à poil mais dépourvus de toute troisième jambe, alors que celle du gros lard devrait pendre entre ses guiboles velues de façon très ostentatoire. Le design de ces personnages a passé tous les filtres possibles, des simples graphistes en passant par les directeurs artistiques et producteurs de ce dessin animé toxique.
Une porte.
Ce film a marqué d'une certaine manière le début du troisième millénaire. Une époque bénie pour Pixar. Tous les paquets de céréales furent envahis de pacmans et d'étrons verts. Les carrières de Billy Crystal et de John Goodman, alors au fond du Grand Canyon, se retrouvaient projetées de nouveau en direction de la Lune grâce à leurs facéties vocales. Quel duo ! Ma parole. Billy Crystal c'est une évidence. Mais John Goodman, fallait y penser ! Un acteur gros et massif pour incarner un monstre gros et massif. Quelle bonne idée ! Trivia : Billy Crystal est borgne mais personne ne le sait ! Et John Goodman a des cornes grosses comme ça à cause de sa femme volage. Il les ratiboise chaque matin. Il souffre en outre d'une spina bifida (maladie génétique qui fait pousser une petite queue au bas du dos de certains nourrissons) à l'instar de Guillermo del Toro (d'où son film L'échine du Diable).
Bouh !
Un mot sur le pitch histoire d'être dans le coup pour affronter le deuxième volet. Il existerait une entreprise embauchant des monstres dont le métier est d'ouvrir des portes afin de pénétrer dans les placards des enfants pour cultiver leurs peurs nocturnes. Cette mission n'est pas gratuite : le cri des enfants est la source d'énergie, et l'unique source d'énergie possible, dans le pays des monstres (c'est aussi le cas pour les serpents dans la vraie vie). Sauf que, trop bonne idée, il s'avère que les monstres ont encore plus peur des enfants que les enfants n'ont peur des monstres (idem encore une fois pour les serpents dans la vraie vie). A noter qu'avec cette histoire Pixar ne fait que recycler la mythologie grecque, mais passons. Donc évidemment, un jour, un enfant s'introduit dans le pays des monstres. Ce qui crée une panique incommensurable. Dans le deuxième volet, Monstres Academy, qui est un prequel, on revient sur la scolarité difficile du duo star de l'affiche. Inutile donc de connaître le pitch du premier volet pour piger le second, au contraire même.
Dès qu'on mate le premier film, en tout cas, on s'en chie au froc. Il est TROP bien. C'est le jour où on l'a vu au ciné qu'on s'est dit, et tous dit : "J'aime Pixar, je suis désolé". On a tous téléchargé ensuite les fameux courtrajmé de Pixar. Celui des piafs sur la ligne à haute tension. Terrible. Celui des petits nuages, qui renvoie Burton à ses pénates. Une tuerie. Celui du petit garçon qui ne voulait pas devenir grand. Ouf. Celui de la lampe qui voulait se faire des amis. Merveilleux. Celui de l'énorme gland sautillant bien que noyé entre deux couilles velues. Auch. Par contre celui-là, c'est un CD gravé par le grand frère de Félix, Brain Damage, à une époque où il tournait à 12 seigues par jour. Ce n'est donc peut-être pas un film Pixar, plutôt un Private. Dans tous les cas c'est tout aussi mignon.
Monstres & Cie de Script Doctor (2001)