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Channel: Il a osé !
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Massacre à la tronçonneuse 3D

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Si on se réfère seulement au titre original, Texas Chainsaw, on pense qu'on va avoir affaire à l'histoire d'une tronçonneuse venant du Texas. En réalité, il s'agit bien sûr d'une nouvelle déclinaison du massacre culte de Tobe Hooper, la 7ème d'une franchise revigorée par le succès du remake sorti en 2003. Cela commence ici de façon accrocheuse puisqu'on nous propose une suite directe du film de Tobe Hooper et on démarre exactement là où il s'arrêtait. On déchante très vite lorsqu'on se rend compte que cette introduction idiote et incohérente par rapport à l'original est un simple prétexte pour faire un bond de vingt ans en avant. On se retrouve donc en 1994. Une jeune fille, devenue grande et bustée, récupérée sur les lieux du massacre dans les bras de sa mère à l'agonie, apprend, sans qu'on réussisse à comprendre comment, qu'elle est la dernière héritière de la famille Sawyer (c'est-à-dire la famille de dégénérés de l'opus original). Cet héritage comprend une immense bâtisse remplie d'argenterie ainsi qu'un sous-sol dans lequel vit reclus son cousin Leatherface. Mais ça, elle ne le sait pas encore. Ni une ni deux, désirant changer d'air car étouffée par ses parents adoptifs et un métier qui ne lui plaît pas, la jeune femme décide de prendre la route avec quelques amis en direction de cette nouvelle propriété dont elle ignore le lourd secret.




Un mot sur la reconstitution historique qu'implique le scénario situé au milieu des années 90. Tourner en 2012 un film dont l'action se déroule en 1994 implique peu d'effort mais une certaine vigilance. Il faut par exemple utiliser des véhicules d'époque et bannir toute communication simplifiée entre les individus par le biais des téléphones portables. Bien entendu, devant un tel film, on ne prête pas spécialement attention aux détails. On est même prêt à faire fi de petites incohérences peu gênantes. On remarque ici avec bonheur que les acteurs sont tous vachement bien vieillis, c'en est même bluffant. Le mini-van Volkswagen de la bande de jeunes est quant à lui tout à fait raccord. Bref, tout va bien, aucune bourde à signaler, jusqu'à ce qu'un flic, profitant de la 4G, sorte son Iphone 5 pour filmer et montrer en temps réel la visite du sous-sol où vit Leatherface à ses collègues qui, de leur côté, suivent tout ça sur une tablette tactile dernier cri ! Ça craint... Texas Chainsaw 3D se situe donc en réalité à une époque hybride, dans un univers parallèle.




On passe tout le film à espérer voir une paire de boobs, et on est relativement déçu. L'actrice principale, Alexandra Daddario, ne manque pas d'arguments, notamment deux situés entre ses épaules, à la croisée diabolique du chemin menant du menton au nombril. Lorsqu'elle court, l'actrice justifie son embauche. Lorsqu'elle se met de profil, aussi. Malheureusement, les américains ont un gros problème avec l'érotisme, puisque dans ce film, on nous montre les pires horreurs (découpage en deux à la tronçonneuse d'un type suspendu à un crochet de boucher, défonçage d'une tronche à coups de marteau, déchiquetage d'un mec dans un hachoir géant, etc), par contre, pas un seul bout de téton à l'horizon. Ce genre de parti pris contribue à me rendre mélancolique.




A une époque, on avait dans ces films du faux sang et des vrais seins. Maintenant, c'est l'inverse : ce sont des faux seins et du vrai sang. En tout cas, ça en a tout l'air.  Néanmoins, je veux croire que l'actrice principale est encore 100% naturelle, même si la pudibonderie du film m'a empêché de me faire une idée précise et arrêtée sur la question. Le nom de famille d'Alexandra Daddario la destinait dès la naissance à porter un double D. Ses seins sont capables d'étouffer n'importe quel être humain par suffocation, mais cette capacité n'est malheureusement jamais utilisée dans ce film. Un film qui, contrairement au remake de 2003, semble avoir oublié que la raison principale pour laquelle on regarde de tels slashers, c'est pour voir courir des nénettes bien gaulées et espérer apercevoir leur anatomie de manière suffisamment explicite. Au lieu de ça, on essaie régulièrement de nous faire sursauter à coup de jump scares insupportables et les personnages crèvent un à un, sans qu'on en ait jamais quelque chose à faire, dans des mises à mort sans originalité, car oui, c'est bien cela qu'on est amené à juger quand on regarde un tel film : la qualité et l'originalité des meurtres.




Texas Chainsaw 3D est ponctué de rares effets 3D qui nous rappellent les effets 3D des films "3D" des années 80. On espère donc que le sort des films 3D de notre époque rejoigne à présent le sort des films 3D des années 80. Beaucoup de D donc, dans un film obsédé par le double D de son actrice mais qui n'en fait rien, et que j'ai aussitôt dégagé de mon dd externe après me l'être fadé. Horriblement bête et moche, ce nouvel opus enfonce encore davantage la franchise et la fait plus que jamais ressembler à son personnage emblématique, Leatherface.


Massacre à la tronçonneuse 3D de John Luessenhop avec Alexandra Daddario, Dan Yeager et Scott Eastwood (2013)

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