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Channel: Il a osé !
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La Cabane dans les bois / Chronicle

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Excusez-moi, je ne vais pas prendre de gants et je vais immédiatement vider mon sac, mais j'en ai besoin. Ça me rend malade de mater, toujours avec un très mince mais bien réel espoir, des films aussi cons que La Cabane dans les bois ou Chronicle. Des films souvent salués par la critique et qui ne manquent jamais de faire le buzz sur la blogosphère et Twitter. Des trucs qui se croient malins, originaux et innovants, qui prétendent s'amuser des codes bien connus de genres usés jusqu'à la corde (dans ces deux cas précis : le survival et le film de super-héros) pour n'être en réalité que le symbole ultime de leur profonde débilité et du cynisme glaçant de leurs auteurs. D'ailleurs, ça me fait encore plus froid dans le dos de savoir que ces derniers sont souvent jeunes et ambitieux, et que l'on a donc peut-être pas fini d'en entendre causer. Pas pour leur talent, bien entendu, mais leurs films ont aussi le défaut de rapporter gros...




Drew Goddard, le réalisateur de La Cabane dans les bois, était scénariste de Lost et Cloverfield, et ça ne m'étonne vraiment pas tant toutes ces merdes se ressemblent. D'ailleurs, le scénario de Prometheus, signé Damon Lindelof, autre scénariste de Lost, est exactement de la même trempe. Ah ça, ils sont très doués et n'ont pas d'égal pour pondre des scénarios fumeux, faits de voiles de mystères ridicules censés les faire passer pour ultra malins mais qui sont en réalité remplis de trous béants cachant mal leur nullité et rendant criant leur manque réel d'idée. Encore heureux qu'ils soient doués pour ça puisqu'ils se sont entraînés pendant 6 ans sur leur interminable série... Elle a fait du mal cette série, elle a fait du mal !




Tous ces petits businessmen au savoir-faire attristant me font aussi un peu penser à Christopher Nolan qui, lui, choisit plutôt de nous noyer d'informations ineptes, comme dans Inception, dans le même but : duper les spectateurs en passant pour un génie, alors que derrière tout ça, c'est à chaque fois le vide intersidéral. Et surtout, c'est toujours d'une laideur folle... Mais évidemment, le plus triste là-dedans, c'est que ça marche encore... Ces films, semble-t-il conçus pour les ados attardés, rendent gagas la plupart des amateurs de cinéma de genre, se contentant d'un rien, voyant dans ces œuvres un renouveau, une intelligence dont sont dépourvues les grosses machines habituelles... Tu parles ! Il faut cependant avouer qu'il y a effectivement quelques esquisses d'idées ici ou là, quelques pistes que l'on aimerait voir être approfondies par le cinéaste concerné. C'est sans doute suffisant pour contenter le spectateur lambda. Personnellement, ces promesses non-tenues, à peine formulées, et cette fausse intelligence ostentatoire me rendent ces films encore plus insupportables.




Premier long métrage de Josh Tank (un salopard dont le patronyme idiot a la particularité de salir les surnoms de deux de mes proches), Chronicle fait partie de ces films où super-pouvoirs riment avec passage à la vie adulte pour des personnages d'adolescents mal dans leurs peaux. C'est frais, c'est nouveau, bravo. Le personnage principal use de ses pouvoirs pour manipuler par télékinésie la caméra qui le filme constamment. Ce film, en prétendant qu'il se veuille avant tout divertissant, pourrait être également accompagné d'un propos formel intéressant. Il n'en est rien. C'est d'une bêtise crasse, qui égale sans souci celle des grosses productions super-héroïques du moment. Sa dernière demi-heure consiste en une baston façon Dragon Ball Z où les jeunes protagonistes s'affrontent dans les airs à coups de savates. Le comble du ridicule est alors atteint. Moi, j'avais déjà la tronche enfoncée dans les coussins de mon canapé depuis un moment...

Je vous dis tout ça, mais j'ai les glandes !




La Cabane dans les bois se veut quant à lui méta-discursif et a été vivement salué pour cela. Nous pensons pendant un moment que l'intrigue concerne une émission de télé réalité qui enverrait à la mort ses jeunes participants, en faisant d'eux les personnages impuissants d'un véritable film d'horreur privé de happy end dont chaque péripétie serait provoquée par des techniciens confortablement installés dans leurs studios. On pourrait y voir une petite pique adressée au public et aux auteurs de ces films-là puisque l'on se moque ouvertement des deux types (Richard Jenkins et Bradley Withford) qui sont aux manettes et doivent gérer ce petit jeu de massacre en coulisses depuis leurs écrans de contrôle. Mais c'est mal connaître le réalisateur Drew Goddard et son producteur Joss Whedon. Ils n'osent froisser personne, sans doute de peur de perdre quelques spectateurs. On ne devrait pas avoir le droit de s'appeler Goddar et de réaliser des films aussi bêtes.




Une autre petite scène tourne explicitement en dérision l'attente suscitée chez les spectateurs par l'une des jeunes actrices sur le point de retirer son haut mais. A l'image de ce passage-là, tout n'est en réalité que le prétexte pour quelques scènes bidons dénuées de drôlerie. On nage quelque part entre une parodie sans saveur et un survival ultra référentiel de plus, au beau milieu d'une sacrée daube. On pourrait avoir affaire à un film proposant de réfléchir sur lui-même, mais aucune réflexion n'est réellement menée. L'aspect méta du film n'est qu'un outil pour pousser à la mort une bande de jeunes insupportable qui n'existe jamais à l'écran, étant donné qu'ils sont tous plus bêtes et transparents les uns que les autres. Pour ne rien gâcher à l'affaire, ils sont tous incarnés par des acteurs médiocres. On retrouve par exemple l'affreux Chris Hermsworth, seul acteur mongol à faire carrière à Hollywood, dont la mort grotesque m'a toutefois fait rire (jaune). Comment donc peut-on se passionner pour les mésaventures de ces crétins finis ?




Le final du film aussi atteint un haut niveau de ridicule. Tout le bestiaire du cinéma d'épouvante se retrouve réuni, dans un déluge de CGI hideux, pour un carnage fabriqué qui ferait pleurer les maîtres du genre. On retrouve même le fantôme de Sigourney Weaver, qui fait bien de la peine là-dedans. Malgré cela, il faut reconnaître que ce n'est que lors de ce final aussi débile que délirant que le film surprend enfin un chouïa. Par contre, c'est aussi à ce moment-là que le scénario sombre définitivement dans un grand n'importe quoi des plus insupportables.




Richard Jenkins joue donc un rôle important dans La Cabane dans les bois. Dick Jenkins, le papa dans Step Bro'... Dick Jenkins ! J'étais dégoûté de le voir là-dedans... Ce qui me bloque dans la poursuite de cette ambitieuse double-critique c'est que j'ai envie de tout casser, d'insulter à tout va, de me lamenter... Rien de très constructif, donc je vais m'arrêter là. Je suis bénévole.


La Cabane dans les bois de Drew Goddard avec Chris Hermsworth et d'autres abrutis (2011)

Chronicle de Josh Tank avec  Dane DeHaan, Alex Russell et Ashley Hinshaw (2012)

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