On lui devait déjà les meilleurs moments de Mes Meilleures amies et d'Arnaque à la carte, ainsi que les seules éclaircies des pénibles 40 ans : mode d'emploi et Very Bad Trip 3. L'actrice Melissa McCarthy revient dans un rôle enfin à sa démesure avec Les Flingueuses, partageant cette fois-ci l'affiche aux côtés de Sandra Bullock. Les Flingueuses est un buddy movie au féminin où les deux actrices incarnent un duo de flics que tout oppose, amenés à devoir collaborer pour résoudre une sombre affaire de trafic de drogue dont l'intérêt est, bien sûr, tout à fait secondaire. On mate ça pour se marrer et il faut dire qu'on n'est pas déçu ! Melissa McCarthy est incontestablement la grande force comique du film. Si vous aimez l'humour corrosif de cette imprévisible boule de nerfs à l'abattage exceptionnel, vous serez aux anges. Elle ne s'arrête jamais. Son langage est toujours aussi fleuri et son aisance à débiter vulgarités et autres injures très imagées fait encore des ravages. Son aplomb et son sérieux, systématiquement au beau fixe durant les scènes les plus absurdes, sont irrésistibles. C'est un véritable festival, qui nous confirme que l'on tient là une actrice comique très douée. On a évidemment très hâte de la revoir dans d'autres films... et peut-être d'autres registres comiques, car elle pourra ici très vite se mettre à dos ceux goûtant peu cet humour-là. J'en suis personnellement très client, j'avoue, alors je ne suis pas près de m'en lasser !
Heureuse surprise, le duo qu'elle forme avec Sandra Bullock fonctionne parfaitement. Sandra Bullock prend un plaisir communicatif à incarner une agente du FBI complètement coincée, ne cherchant qu'à grimper les échelons du Bureau au prix d'une vie privée totalement misérable dont sa comparse la plaint d'ailleurs exagérément lors d'une des meilleures scènes du film. Elle se tire donc avec les honneurs de cet exercice périlleux, où elle aurait pu être totalement éclipsée par son explosive collègue. Elle aussi parvient à provoquer quelques éclats de rire, bien qu'il ne s'agisse nullement d'un show où chacune jouerait son petit numéro à tour de rôle. Car les actrices se mettent réciproquement en valeur, se renvoient idéalement la balle, l'humour naît la plupart du temps de leurs interactions, de leurs agissements conjugués. Le décalage sexuel qui sépare leurs personnages est, par exemple, aussi simple que bien vu : la croqueuse d'homme n'est pas Sandra Bullock, au sex-appeal pourtant toujours intact, mais bien la ventripotente Melissa McCarthy, et cela offre quelques bons moments ! On pense aussi à cette chouette scène dans les toilettes d'une boîte de nuit, où Melissa McCarthy transforme le tailleur trop strict de son acolyte en une tenue plus sexy, beaucoup mieux appropriée à la situation.
Les Flingueuses dure deux plombes mais passe très vite et perd rarement son souffle, malgré un dernier quart d'heure peut-être moins inspiré, ce qui est souvent inévitable dans ce genre de films, l'intrigue sous-jacente devant bien trouver une résolution. Paul Feig, également réalisateur de Mes Meilleurs amies, reprend le schéma très classique du buddy movie, avec ces deux personnages incompatibles condamnés à devenir inséparables, mais il parvient à ne pas lasser : on joue le jeu sans problème, assistant avec plaisir à l'évolution des rapports entre les protagonistes. Autre bon point, le film n'est pas parasité par des scènes d'action trop longues et embarrassantes, à la différence, par exemple, de Very Bad Cops, où l'humour du génial Will Ferrell était trop étouffé sous les apparats du cinéma d'action à grand spectacle. Dans le même esprit, on ne retrouve nullement de sous-intrigue sentimentale trop encombrante, alors que le terrain était pourtant très propice. Enfin, Les Flingueuses n'est pas un fatiguant défilé de guest stars et ne nous noie pas sous un déluge de références bon marché pour flatter notre culture gé' à péremption rapide. Dans le contexte actuel de la comédie américaine, cela fait un bien fou. J'attends à présent la suite des aventures du duo McCarthy/Bullock. Étant donné les chiffres énormes réalisés au box office US, ça ne devrait pas louper !
Heureuse surprise, le duo qu'elle forme avec Sandra Bullock fonctionne parfaitement. Sandra Bullock prend un plaisir communicatif à incarner une agente du FBI complètement coincée, ne cherchant qu'à grimper les échelons du Bureau au prix d'une vie privée totalement misérable dont sa comparse la plaint d'ailleurs exagérément lors d'une des meilleures scènes du film. Elle se tire donc avec les honneurs de cet exercice périlleux, où elle aurait pu être totalement éclipsée par son explosive collègue. Elle aussi parvient à provoquer quelques éclats de rire, bien qu'il ne s'agisse nullement d'un show où chacune jouerait son petit numéro à tour de rôle. Car les actrices se mettent réciproquement en valeur, se renvoient idéalement la balle, l'humour naît la plupart du temps de leurs interactions, de leurs agissements conjugués. Le décalage sexuel qui sépare leurs personnages est, par exemple, aussi simple que bien vu : la croqueuse d'homme n'est pas Sandra Bullock, au sex-appeal pourtant toujours intact, mais bien la ventripotente Melissa McCarthy, et cela offre quelques bons moments ! On pense aussi à cette chouette scène dans les toilettes d'une boîte de nuit, où Melissa McCarthy transforme le tailleur trop strict de son acolyte en une tenue plus sexy, beaucoup mieux appropriée à la situation.
Les Flingueuses dure deux plombes mais passe très vite et perd rarement son souffle, malgré un dernier quart d'heure peut-être moins inspiré, ce qui est souvent inévitable dans ce genre de films, l'intrigue sous-jacente devant bien trouver une résolution. Paul Feig, également réalisateur de Mes Meilleurs amies, reprend le schéma très classique du buddy movie, avec ces deux personnages incompatibles condamnés à devenir inséparables, mais il parvient à ne pas lasser : on joue le jeu sans problème, assistant avec plaisir à l'évolution des rapports entre les protagonistes. Autre bon point, le film n'est pas parasité par des scènes d'action trop longues et embarrassantes, à la différence, par exemple, de Very Bad Cops, où l'humour du génial Will Ferrell était trop étouffé sous les apparats du cinéma d'action à grand spectacle. Dans le même esprit, on ne retrouve nullement de sous-intrigue sentimentale trop encombrante, alors que le terrain était pourtant très propice. Enfin, Les Flingueuses n'est pas un fatiguant défilé de guest stars et ne nous noie pas sous un déluge de références bon marché pour flatter notre culture gé' à péremption rapide. Dans le contexte actuel de la comédie américaine, cela fait un bien fou. J'attends à présent la suite des aventures du duo McCarthy/Bullock. Étant donné les chiffres énormes réalisés au box office US, ça ne devrait pas louper !
Les Flingueuses de Paul Feig avec Melissa McCarthy, Sandra Bullock, Demian Bichir et Marlon Wayans (2013)