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Channel: Il a osé !
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C'est la fin

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Attention, Seth Rogen passe derrière la caméra ! Il est épaulé par son fidèle acolyte, Evan Goldberg, avec lequel il a déjà co-écrit le scénario de The Green Hornet. Autant dire que les deux hommes devraient se trouver en cabane pour ce grave délit commis en réunion, déjà sanctionné par des critiques assassines et des scores désastreux au box office. Mais il n'en est rien, ils sévissent encore ! Evan Goldberg est ce que l'on peut appeler un homme de l'ombre de la clique Apatow, il s'est confortablement installé dans la bande en signant le script de Superbad. Avec This is the End, Evan Goldberg et Seth Rogen débarquent avec la ferme intention de réaliser un film culte. Cette intention est tellement évidente qu'elle annihile rapidement l'air de ne pas y toucher, insouciant et un peu foufou, que le duo essaie de se donner. Pour faire bref, leur film se veut tellement cool que ça en devient très vite fatigant.


Il y a quelques années, ces acteurs nous paraissaient pourtant bien sympathiques. A part Seth Röntgen avec son physique et sa subtilité de sanglier trépané traqué par une meute de chiens de chasse audois. Faut pas se moquer du physique mais parfois certaines personnes dépassent à pieds-joints la frontière de l'animalité.

Seth Rogen accueille donc son vieux pote Jay Baruchel à Los Angeles. Tous deux se rendent à la pendaison de crémaillère de James Franco, où d'autres acteurs et quelques starlettes en vogue les attendent. Mais cette giga teuf est soudainement interrompue par l'Apocalypse qui élimine la plupart d'entre eux et condamne le petite groupe restant à vivre en autarcie, dans la baraque de James Franco, avec une réserve de vivres très limitée. Le long métrage de Rogen et Goldberg se présente donc comme une sorte de parodie des films de fin du monde, il met en scène une ribambelle d'acteurs dans leurs propres rôles, ou plutôt dans une version fictive d'eux-mêmes, amenés à devoir cohabiter. Avec ce point de départ qui se veut "énorme" et original, tout comme il permet de réunir un "casting de dingue" (je reprends les termes du dossier de presse), les auteurs veulent déjà s'attirer la sympathie de leur audience. Il faut rester cool, avant tout. Les effets spéciaux sont carrément hideux pendant ladite Apocalypse ? Pas grave, c'est trop cool aussi !


Derrière Michael Cera, qui pose le cul en bombe avec l'intention de subir un assaut anal, on peut distinguer Tony Parker et Vincent Lagaf', plutôt intéressés par le postérieur de la créature blonde au centre de l'image (qui n'est autre que Katy Perry). Anecdotique, au fond à droite Frédéric Beigbeder discute avec Adèle Exarchopoulos, histoire de rameuter un public soi-disant "plus exigeant"...

Si tout cela était drôle, ça ne me poserait aucun problème, ou en tout cas beaucoup moins. Hélas, ce film condense tout ce qu'il y a de pire dans l'humour Apatow, avec son déluge de références indigestes qui sont autant de coups de coude dans les côtes du spectateur, et sa galerie de personnages trépanés dont on est supposé trouver trop mignon le côté encore enfant. Devant tout ça, on a simplement la triste impression de contempler un petit groupe rigoler en vase clos, une petite bande de potes s'amuser entre eux et se regarder le nombril. On imagine que le tournage a été, pour tout le monde, une sacrée partie de plaisir, des vraies vacances, pleines de rigolades et de moments de déconne. On se dit qu'ils ont dû bien s'amuser. Entre eux, toujours, bien que tout cela transparaisse fort peu à l'écran. On a en effet affaire à une farce qui n'amuse pas grand monde en dehors de ses propres auteurs, un peu de la même façon que I'm still here, la pochade ridicule de Casey Affleck et Joaquin Phoenix, mais en pire, car cela concerne cette fois-ci beaucoup plus de monde, et tous ont l'air de trouver ça génial. Malgré la soi-disant amitié qu'elle essaye de nous vendre, la bande d'acteurs ne dégage aucune alchimie particulière. Aucun "personnage" ne fait la différence. Seul Danny McBride se fait parfois remarquer, et encore... Tous sont abaissés au niveau de médiocrité de Seth Rogen, que son physique ingrat et sa voix insupportable auraient dû condamner à des rôles de second plan dans des films minables. Cet homme aurait dû se contenter de humer le fabuleux pet de John C. Reilly dans Step Brothers...


C'est après les désistements successifs de Daniel Radcliffe, Mila Kunis et Nabilla que Seth Rogen s'est tourné vers Emma Watson, la hit girl prognathe du tout Hollywood, pour ce rôle en or de 2 minutes. Vous retrouvez tous ces gens dans le dernier clip d'Arcade Fire !

Ce film idiot m'a notamment été insupportable parce que Seth Rogen et sa bande jouent sur l'attente du public, voire l'étrange besoin pour certains, de les voir dans leurs propres "rôles", c'est-à-dire, en réalité, celui que chacun veut bien se donner. Le film est un vaste programme de séduction, mené avec une connivence détestable par ses auteurs et acteurs, où chacun vise, de force, à rendre définitivement familière l'image qui est construite de lui-même et qui, bien entendu, correspond exactement à celle fantasmée par le public, à savoir celle d'une bande de potes, méga cools, un peu fêlés et complètement perchés, mais avant tout méga cools et cultivant les mêmes références que ledit public, dans un dédale de clins d’œil abominables. Avec ses guest stars en pagaille qui ont l'air de faire des pieds et des mains pour quelques secondes devant l'objectif, This is the End laisse un effet désagréable. On sent qu'il s'agit avant tout d'une triste entreprise nauséabonde où chacun a d'abord visé à peaufiner son image, dans un esprit "donnant-donnant" assez pénible. Rihanna, tout comme Michael Cera, Emma Watson, Channing Tatum ou les Backstreet Boys, doivent en ressortir encore plus cool qu'il n'y sont entrés. C'est la fin des haricots !


C'est la fin d'Evan Goldberg et Seth Rogen avec Seth Rogen, Jay Baruchel, James Franco, Danny McBride, Jonah Hill et Craig Robinson (2013)

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