"2m06 d'emmerdes". On ne vous parle pas de la fameuse remarque dyslexique de Seguei Bubka devant la barre positionnée à 6m02 avant son saut légendaire du 23 juin 1987 à Prague. On vous parle de la façon qu'avait John McTiernan de désigner Michael Crichton sur le tournage du film considéré comme son chant du cygne, Le 13ème Guerrier. Il faut dire que l'écrivain l'avait bien cherché, en terrorisant quotidiennement le cast & crew du film. Avec comme matériau de base son livre en bois et un apport non négligeable de dollars sur ses deniers personnels, Michael Crichton s'est cru permis de faire la pluie et le beau temps sur le plateau et d'imposer ses idées rétrogrades à McT. Crichton est même crédité comme réalisateur fantôme, du fait de nombreux reshoots réalisés dans le dos du cinéaste. Après près d'une décennie d'emmerdes artistiques, familiales et judiciaires, McT sort aujourd'hui de taule et revient directement aux affaires pour réaliser Red Squad. Derrière les barreaux, il décorait parait-il sa cellule comme celle de Ray Finkle dans Ace Ventura, "Eat dead shit Michael !" remplaçant "Laces out !". Le 4 novembre 2008, McT aurait repris deux fois des moules.
Je fais partie de ceux qui soutiennent ardemment la thèse selon laquelle Le 13ème Guerrier aurait été un film fabuleux, l'un des hits des années 90, un film dont tout le monde reparlerait encore aujourd'hui avec des étoiles dans les yeux, si et seulement si McTiernan avait eu les mains libres et les pleins pouvoirs ! On peut déjà voir, dans le film tel qu'on le connaît, des éclairs de génie, notamment lors des chevauchées nocturnes des wendols faites de son et lumière, de nuit et brouillard. Ces passages-là me procurent systématiquement des frissons (bien que je n'aie vu le film qu'une fois), avant de me plonger dans un océan d'amertume et de regrets. Le 13ème Guerrier avait tout pour être le film de vikings tant attendu et définitif. Je m'arrête là, car j'ai déjà épuisé tous mes arguments. Mais croyez-moi, je suis convaincu.
Le 13ème Guerrier de John McTiernan avec Antonio Banderas, Omar Sharif, Vladimir Kulich et Dennis Storhøi (1999)