Il faut rendre à César ce qui appartient à César, et César porte aussi le nom de Will Forte. On savait l'acteur, issu du SNL (pépinière de talents au même titre que La Beaujoire), capable d'illuminer l'arrière-plan d'une comédie de haute volée par ses saillies comiques au cordeau : on se souvient notamment de lui dans l'excellent Crazy Dad. On le sait maintenant, et rétroactivement, capable de porter sur son dos un film entier et de donner vie à un personnage principal mémorable, de ceux que l'on rêve aussitôt de retrouver dans des suites à n'en plus finir. MacGruber, qui s'inscrit pourtant dans une longue lignée de parodies des grandes figures de films d'action des années 80 (de MacGyver, évidemment, à Rambo), entre au panthéon de nos personnages comiques les plus chéris, aux côtés de certains protagonistes interprétés par Will Ferrell, Jim Carrey ou Adam Sandler (la sainte Trinidad et Tobago, Tobago étant donc Will Forte, si vous suivez).
Même s'il est le pilier de ce film réalisé par Jorma Taccone (également acteur, par exemple dans l'excellent Hot Rod), Will Forte a su s'entourer, et c'est la marque des plus grands. Il est ici épaulé par un Ryan Philippe sans tabou et sans fierté mal placée, ainsi que par Kristen Wiig, actrice rarement décevante et que l'on a déjà appréciée dans Mes Meilleures amies ou Walk Hard. A noter aussi la présence de Val Kilmer, qui se fait plaisir dans le rôle du méchant, et de Powers Boothe, trogne connue du cinéma des années 80, dans le rôle du colonel de service. Mais c'est bien Will Forte qui règne en maître sur le film et qui nous tire des larmes de rire sur un petit paquet de scènes, qu'il éclabousse de sa folie comique et de son talent d'acteur.
Qu'il chiale la mort de ses recrues, qu'il supplie qu'on lui pardonne ses erreurs en proposant toutes sortes de pratiques sexuelles répugnantes ou qu'il fasse l'amour, y compris à un fantôme, en poussant des cris d'ours enroué, dans tous les cas Will Forte crève l'écran et invente des scènes qu'on se repasse en boucle sans jamais se lasser. C'est typiquement le genre d'acteur dont on regarde les scènes coupées en se demandant où s'arrête le talent et où commence le génie, où se tient la frontière entre l'acteur et le personnage, et comment peut-on monter un film porté par un tel acteur sans le faire durer des heures et des heures, façon Béla Tarr, pour se marrer sans fin ?
Même s'il est le pilier de ce film réalisé par Jorma Taccone (également acteur, par exemple dans l'excellent Hot Rod), Will Forte a su s'entourer, et c'est la marque des plus grands. Il est ici épaulé par un Ryan Philippe sans tabou et sans fierté mal placée, ainsi que par Kristen Wiig, actrice rarement décevante et que l'on a déjà appréciée dans Mes Meilleures amies ou Walk Hard. A noter aussi la présence de Val Kilmer, qui se fait plaisir dans le rôle du méchant, et de Powers Boothe, trogne connue du cinéma des années 80, dans le rôle du colonel de service. Mais c'est bien Will Forte qui règne en maître sur le film et qui nous tire des larmes de rire sur un petit paquet de scènes, qu'il éclabousse de sa folie comique et de son talent d'acteur.
Qu'il chiale la mort de ses recrues, qu'il supplie qu'on lui pardonne ses erreurs en proposant toutes sortes de pratiques sexuelles répugnantes ou qu'il fasse l'amour, y compris à un fantôme, en poussant des cris d'ours enroué, dans tous les cas Will Forte crève l'écran et invente des scènes qu'on se repasse en boucle sans jamais se lasser. C'est typiquement le genre d'acteur dont on regarde les scènes coupées en se demandant où s'arrête le talent et où commence le génie, où se tient la frontière entre l'acteur et le personnage, et comment peut-on monter un film porté par un tel acteur sans le faire durer des heures et des heures, façon Béla Tarr, pour se marrer sans fin ?
MacGruber de Jorma Taccone avec Will Forte, Ryan Philippe, Kristen Wiig, Val Kilmer et Powers Boothe (2010)