Le deuxième épisode de la trilogie de l'anneau a déçu quantité de fans pour la seule et unique raison qu'il n'a ni début ni fin. En effet, véritable épisode de transition, le film démarre sur des chapeaux de roue pile poil là où La Communauté de l'anneau se terminait, et se finit en queue de poisson exactement là où commencera le troisième film, sur une scène où des arbres se bastonnent avec un immeuble. Les défenseurs du film en revanche ont mis en avant son sous-texte politique, le titre imaginé par le précog Tolkien en 1954 faisant directement référence à l'attentat du World Trade Center survenu en 2001, année de sortie du premier épisode. C'est dans ce film que Gandalf fait une lessive et porte des fringues blanches après s'être trimbalé en guenilles grises pour obtenir la promotion canapé de sa vie. C'est là aussi que Gimli se découvre des affinités avec Legola, le nain et l'elfe faisant du skate en plein milieu d'une bataille cruciale pour l'avenir de leur monde, la bataille du goof de Helm. C'est ici que les hobbits apprennent à aimer Gollum, soit Marion Cotillard dans son meilleur rôle à ce jour, et que nous apprenons quant à nous à le (la) détester violemment. C'est encore là que Brad Dourif a mis un terme public à sa carrière dans le rôle insupportable de "Langue de pute", un odieux personnage aux sourcils rasés à la serpe. Mais surtout, la première demi heure du film est entièrement consacrée à une randonnée avec sac-à-dos quetchua à la clé pour tous les membres de la communauté, rando durant laquelle Legola affirme : "Une aube rouge se lève, beaucoup de sang a été versé dans la nuit", dévoilant là à des compagnons de marche qui n'en désiraient pas tant qu'il vient d'avoir ses premières ragnagnas.
Gollum est le personnage central de cet opus, cherchant à récupérer à tout prix l'Anneau, dont il se sert comme "sphincter magique" lui permettant de palier son incontinence fécale qui l'avait forcé à vivre reclus dans les montagnes.
Dans ce deuxième épisode, Peter Jackson confirmait aussi qu'il allait bel et bien apparaître dans chaque film, comme Hitchcock himself. Rappelons que dans le premier opus, Peter Jackson incarne un Uruk-hai, ces énormes créatures sorties de la boue et puant la merde, sans aucun maquillage. Dans le deuxième, il galope sur ses quatre pattes velues parmi les Ouargues, ces espèces de fauves effrayants qui s'en prennent aux chevaux et aux cheveux des cavaliers du Rohan, toujours without make-up. Dans Le Retour du Roi, c'est l'un des mammouths énormes, les Thimothy Oliphants, le troisième en partant de la droite lors de la bataille décisive des champs du Pelennor. Mais le vrai rôle joué par Peter Jackson avec cette trilogie est celui du Santa Claude puisqu'on a tous eu droit aux dvds des films de la trilogie pour Noël en 2002, 2003 et 2004, dvds ramenés au Gibert Occasion dès le 26 décembre pour s'acheter à manger.
Les trois caméos légendaires de Peter Jackson dans chaque épisode de sa trilogie.
Le point d'orgue des Deux Tours, c'est la bataille du Gouffre de Helm, tellement point d'orgue qu'elle dure 1h30 et se voit entrecoupée par des séquences interminables où un arbre discute philo, débat de Rousseau et praxise à mort face à deux hobbits assis en cercle qui se revendiquent plutôt de Voltaire. La bataille du Gouffre de Helm se déroule de nuit, dans le noir complet, sous la pluie, comme dans le bouquin sauf qu'à l'image on ne voit rien et que l'action est aussi illisible que dans les scènes de combat de la trilogie Batman de Nolan, et c'est pas un compliment. N'est pas McT qui veut... Un chien de berger bourré et myope aurait mieux réalisé cette séquence. D'ailleurs, anecdote vraie de vraie, Peter Jackson a avoué qu'il soufflait un vent terrible sur le Rohan à ce moment-là du tournage et que ses lunettes ont foutu le camp, d'où peut-être le flou terrible de l'image. Plus terrible encore, l'affiche du film, un de ces rejetons des posters de Star Wars où s’agglutinent toutes les tronches des acteurs en présence. Mais ce que nous reprochons personnellement à ce film, c'est l'absence d'humour, de touche slapstick, bref d'un comique de répétition qui soit enfin volontaire.
Le Seigneur des anneaux : Les deux tours de Peter Jackson avec toujours les mêmes cons (2002)