Après le plutôt prometteur Rabies, slasher hybride étonnant, voici donc le deuxième long métrage du duo israélien, Aharon Keshales et Navot Papushado, déjà accompagné d'une réputation assez enviable. Le duo est encore bien décidé à explorer différents genres cinématographiques en nous proposant cette fois-ci ce qui ressemble d'abord à un film de gangsters, avec sa tripotée de personnages de truands idiots, et mute progressivement en un thriller en huis-clos louchant clairement du côté du torture-porn, le tout étant régulièrement teinté d'un humour noir plus ou moins heureux. C'est sans doute cet esprit aventureux, à la fois riche en références et visant malgré tout l'originalité, qui a dû taper dans l’œil de Quentin Tarantino, lui-même régulièrement cité par les deux israéliens. Le cinéaste le plus vénéré de sa génération a ainsi fait de Big Bad Wolves son petit poulain. Son coup de pouce s'avère malheureusement assez cruel tant il apparaît démesuré : il a pour effet de gonfler les attentes de spectateurs qui seront, du coup, inévitablement déçus. Sa citation définitive, inscrite en gros sur l'affiche, dessert totalement le nouveau film de Keshales et Papushado. Il s'agirait donc du "meilleur film de l'année", tout simplement... On connaît la spontanéité de Tarantino en interview et son enthousiasme excessif pour un certain cinéma bis, il est donc nécessaire de prendre cette phrase avec de sacrées pincettes, autrement dit, de ne pas la prendre au sérieux du tout. Je vous y encourage, vous risqueriez sinon d'être de nouveau plongé dans la plus grande incompréhension face aux préférences de celui qui pourrait utiliser son immense aura pour mettre en avant des titres autrement plus remarquables...
Car Big Bad Wolves est une œuvre bâtarde, beaucoup moins originale que Rabies, un film raté, qui peine tout du long à surprendre et à trouver un équilibre entre sérieux et second degré. Deux hommes, le père d'une fillette assassinée et un flic aux méthodes discutables, se lancent à la poursuite d'un tueur en série pédophile. Après avoir mis la main sur le principal suspect, ils se retrouvent dans le sous-sol d'une maison isolée. Leur objectif est de faire avouer au suspect ses crimes avant de le tuer. Le point de départ est d'une grande banalité et on attend que le duo s'en serve comme base pour enchaîner les péripéties. Que nenni. On attend toujours que le film aille plus loin, d'un côté comme de l'autre, vers le sérieux ou l'humour ; en vain. Les moments de tortures sont à la fois timides et suffisamment démonstratifs pour être dérangeants (en particulier le passage au chalumeau). Les problèmes moraux que pourrait interroger le scénario sont tout simplement ignorés (ce qui n'a pas dû embêter Tarantino...). Quant aux quelques blagues, elles tombent très souvent à plat et sentent vraiment le réchauffé. Pour ce qui est de la forme, la mise en scène et la photographie sont très pro, très américaines, on jurerait qu'on est en train de regarder un film hollywoodien ou une série-télé soignée. En bref, rien à signaler. Là encore, on est en droit d'attendre autre chose d'un tel film... Keshales et Papushado faisaient preuve de plus d'inspiration dans leur premier essai, ils attestent ici d'une personnalité bien plus hésitante et timorée. Pas de quoi s'enflammer, et quand survient le générique final, on est carrément sur notre faim. Inutile de dire que je ne me ruerai guère vers les autres titres qui constitueront le fameux top annuel de Tarantino.
Car Big Bad Wolves est une œuvre bâtarde, beaucoup moins originale que Rabies, un film raté, qui peine tout du long à surprendre et à trouver un équilibre entre sérieux et second degré. Deux hommes, le père d'une fillette assassinée et un flic aux méthodes discutables, se lancent à la poursuite d'un tueur en série pédophile. Après avoir mis la main sur le principal suspect, ils se retrouvent dans le sous-sol d'une maison isolée. Leur objectif est de faire avouer au suspect ses crimes avant de le tuer. Le point de départ est d'une grande banalité et on attend que le duo s'en serve comme base pour enchaîner les péripéties. Que nenni. On attend toujours que le film aille plus loin, d'un côté comme de l'autre, vers le sérieux ou l'humour ; en vain. Les moments de tortures sont à la fois timides et suffisamment démonstratifs pour être dérangeants (en particulier le passage au chalumeau). Les problèmes moraux que pourrait interroger le scénario sont tout simplement ignorés (ce qui n'a pas dû embêter Tarantino...). Quant aux quelques blagues, elles tombent très souvent à plat et sentent vraiment le réchauffé. Pour ce qui est de la forme, la mise en scène et la photographie sont très pro, très américaines, on jurerait qu'on est en train de regarder un film hollywoodien ou une série-télé soignée. En bref, rien à signaler. Là encore, on est en droit d'attendre autre chose d'un tel film... Keshales et Papushado faisaient preuve de plus d'inspiration dans leur premier essai, ils attestent ici d'une personnalité bien plus hésitante et timorée. Pas de quoi s'enflammer, et quand survient le générique final, on est carrément sur notre faim. Inutile de dire que je ne me ruerai guère vers les autres titres qui constitueront le fameux top annuel de Tarantino.
Big Bad Wolves d'Aharon Keshales et Navot Papushado avec Lior Ashkenazi, Rotem Keinan, Tzahi Grad (2014)