Ça, c'est du cinoche ! Sorti en l'an de grâce 1987, Hidden est un titre chéri par les amateurs et mis en boîte par Jack Sholder, un discret et sincère artisan du cinéma de genre puisqu'on lui doit notamment la première suite de Freddy (La Revanche de Freddy), Alone in the Dark (antérieur au jeu vidéo du même nom), ou encore Whishmaster 2 (postérieur à Whishmaster 1). Jack Sholder est clairement le genre de réalisateur qui tourne à un rythme à peine suffisant pour se garantir un frigo bien garni mais qui, à n'en pas douter, fait son métier avec toujours beaucoup de professionnalisme et de bonne humeur. Parfois, il lui arrive même d'être soudainement inspiré par le scénario qu'il a pour mission de mettre en image. C'est en tout cas ce qui a dû se produire lorsqu'il s'est attelé au sympathique script rédigé par le bien nommé Jim Kouf, une sorte de mix jouissif entre Terminator et The Thing, dans lequel un extraterrestre sème la pagaille et les cadavres dans les rues de LA, passant d'un corps à l'autre, pris en chasse par un flic de mauvais poil (Michael Nouri) et un mystérieux agent du FBI (Kyle MacLachlan), contraints à collaborer.
Dès les premières minutes, qui nous offrent une longue, cocasse et explosive poursuite en bagnole, le décor est planté et nous sommes fixés : Hidden vise notre plaisir le plus simple et immédiat. On prend d'emblée notre pied ! Du début à la fin, sans réelle faute de rythme, le film de Jack Sholder s'avère d'une efficacité indéniable. C'est un plaisir à partager ! On se régale d'abord de suivre les pérégrinations de cet extraterrestre grincheux, aux mœurs étranges et aux lubies absurdes, n'acceptant de rouler qu'en Ferrari, friand de belles pépées et accro à la musique pop-rock typiquement 80's, au point de se trimballer dans les rues ou au resto avec un transistor sur l'épaule ! Devant cela, on pense aux meilleurs moments de Men In Black, notamment quand l'hôte de l'alien est prise de maux de ventre incontrôlables et cherche à se soulager coûte que coûte. Nul doute que le film de Barry Sonnenfeld, sorti exactement 10 ans plus tard, lui doit beaucoup.
On sait aussi apprécier le côté buddy-movie qui se met en place progressivement, avec dans un premier temps les rapport tendus mais amusants du flic et de l'agent du FBI, avant que ceux-ci se découvrent des atomes crochus et que le film nous quitte sur une belle et ultime preuve d'amitié, lors d'une conclusion qui pourrait presque être un peu niaise si, auparavant, nous nous n'étions pas attachés à ce si sympathique duo. L'alchimie des deux acteurs principaux n'y est pas pour rien, les fans de Twin Peaks seront ravis de retrouver l'agent Cooper, Kyle MacLachlan est parfait ; son acolyte Michael Nouri n'est pas en reste, avec son allure nonchalante et sa tronche très cool, typique de certains héros de films américains de cette période. Les deux hommes prennent un plaisir communicatif à interagir et à chasser ensemble l'imprévisible alien.
Car Hidden n'oublie donc pas d'être drôle, ne l'est pas qu'un peu, et l'humour y est toujours bien senti, notamment quand il est amené par des dialogues écrits avec délice, auxquels le doublage français, comme on savait les faire à l'époque, parvient à rendre justice (je pense surtout aux petits mots doux que s'échangent les flics au commissariat portant sur la femme de l'un ou la sœur de l'autre, c'est très bête mais ça marche à tous les coups !). Il y a aussi une scène terrible, dans tous les sens du terme, mettant en vedette un chien devenu particulièrement hargneux puisque hôte temporaire de l'alien. Je vous en dis pas plus, c'est une scène à voir... Je pense surtout aux nombreux fans de chiens qui nous lisent...
Et pour ne rien gâcher, les effets spéciaux, bien que rares, sont vraiment réussis. Réalisés sans ordinateur mais grâce aux petites mains talentueuses d'autres artisans bien intentionnés, ils n'ont pas pris une ride ! Sans nostalgie mal placée, nous pouvons être sûr qu'aujourd'hui, pour un budget équivalent, c'est-à-dire limité, on aurait droit à des CGI moisis dès leur création... Les quelques apparitions de l'alien sont ainsi particulièrement marquantes et contribuent à ce que le côté horrifique du film soit au diapason. L'alien n'a pas une allure spécialement originale, mais il est dégoûtant, et c'est bien le principal. Le voir s'extirper de la bouche de sa première victime pour s'introduire dans celle d'un homme impuissant, alité à l'hosto, nous procure très tôt les premiers frissons espérés.
A partir d'un pitch a priori extrêmement basique qui pourrait le condamner à demeurer dans l'ombre de dizaines d'autres références auxquelles on pense logiquement, Hidden parvient très vite à emporter l'adhésion grâce à son scénario généreux, qui enchaîne les scènes de bravoure tout en laissant une bonne place à l'humour, mené tambour battant et garantissant 90 minutes réellement jouissives. Je n'ai pas l'habitude d'employer ce mot dont je me tiens d'ordinaire éloigné. Cela fait deux fois ce coup-ci. Ça doit vouloir dire quelque chose ! Couronné d'un grand prix mérité au festival d'Avoriaz en 1988, Hidden est une petite pépite du cinéma d'horreur de la fin des années 80, un film que l'on revoie encore avec un plaisir évident, et communicatif.
Dès les premières minutes, qui nous offrent une longue, cocasse et explosive poursuite en bagnole, le décor est planté et nous sommes fixés : Hidden vise notre plaisir le plus simple et immédiat. On prend d'emblée notre pied ! Du début à la fin, sans réelle faute de rythme, le film de Jack Sholder s'avère d'une efficacité indéniable. C'est un plaisir à partager ! On se régale d'abord de suivre les pérégrinations de cet extraterrestre grincheux, aux mœurs étranges et aux lubies absurdes, n'acceptant de rouler qu'en Ferrari, friand de belles pépées et accro à la musique pop-rock typiquement 80's, au point de se trimballer dans les rues ou au resto avec un transistor sur l'épaule ! Devant cela, on pense aux meilleurs moments de Men In Black, notamment quand l'hôte de l'alien est prise de maux de ventre incontrôlables et cherche à se soulager coûte que coûte. Nul doute que le film de Barry Sonnenfeld, sorti exactement 10 ans plus tard, lui doit beaucoup.
On sait aussi apprécier le côté buddy-movie qui se met en place progressivement, avec dans un premier temps les rapport tendus mais amusants du flic et de l'agent du FBI, avant que ceux-ci se découvrent des atomes crochus et que le film nous quitte sur une belle et ultime preuve d'amitié, lors d'une conclusion qui pourrait presque être un peu niaise si, auparavant, nous nous n'étions pas attachés à ce si sympathique duo. L'alchimie des deux acteurs principaux n'y est pas pour rien, les fans de Twin Peaks seront ravis de retrouver l'agent Cooper, Kyle MacLachlan est parfait ; son acolyte Michael Nouri n'est pas en reste, avec son allure nonchalante et sa tronche très cool, typique de certains héros de films américains de cette période. Les deux hommes prennent un plaisir communicatif à interagir et à chasser ensemble l'imprévisible alien.
Car Hidden n'oublie donc pas d'être drôle, ne l'est pas qu'un peu, et l'humour y est toujours bien senti, notamment quand il est amené par des dialogues écrits avec délice, auxquels le doublage français, comme on savait les faire à l'époque, parvient à rendre justice (je pense surtout aux petits mots doux que s'échangent les flics au commissariat portant sur la femme de l'un ou la sœur de l'autre, c'est très bête mais ça marche à tous les coups !). Il y a aussi une scène terrible, dans tous les sens du terme, mettant en vedette un chien devenu particulièrement hargneux puisque hôte temporaire de l'alien. Je vous en dis pas plus, c'est une scène à voir... Je pense surtout aux nombreux fans de chiens qui nous lisent...
Et pour ne rien gâcher, les effets spéciaux, bien que rares, sont vraiment réussis. Réalisés sans ordinateur mais grâce aux petites mains talentueuses d'autres artisans bien intentionnés, ils n'ont pas pris une ride ! Sans nostalgie mal placée, nous pouvons être sûr qu'aujourd'hui, pour un budget équivalent, c'est-à-dire limité, on aurait droit à des CGI moisis dès leur création... Les quelques apparitions de l'alien sont ainsi particulièrement marquantes et contribuent à ce que le côté horrifique du film soit au diapason. L'alien n'a pas une allure spécialement originale, mais il est dégoûtant, et c'est bien le principal. Le voir s'extirper de la bouche de sa première victime pour s'introduire dans celle d'un homme impuissant, alité à l'hosto, nous procure très tôt les premiers frissons espérés.
A partir d'un pitch a priori extrêmement basique qui pourrait le condamner à demeurer dans l'ombre de dizaines d'autres références auxquelles on pense logiquement, Hidden parvient très vite à emporter l'adhésion grâce à son scénario généreux, qui enchaîne les scènes de bravoure tout en laissant une bonne place à l'humour, mené tambour battant et garantissant 90 minutes réellement jouissives. Je n'ai pas l'habitude d'employer ce mot dont je me tiens d'ordinaire éloigné. Cela fait deux fois ce coup-ci. Ça doit vouloir dire quelque chose ! Couronné d'un grand prix mérité au festival d'Avoriaz en 1988, Hidden est une petite pépite du cinéma d'horreur de la fin des années 80, un film que l'on revoie encore avec un plaisir évident, et communicatif.
Hidden de Jack Sholder avec Kyle MacLachlan, Michael Nouri et Claudia Christian (1987)