Avant Mad Max 4 et après Mad Max 1 vient Mad Max 2, parce qu'il y a peu de chances qu'on se re-farcisse le 3. Dans ce deuxième volet, Max n'est toujours pas Mad, il est même carrément zen. Cependant, Mel Gibson, en deux ans, a pris du coffre, de la bouteille. Son personnage n'est pas vraiment plus travaillé que dans le premier film, voire moins, mais il en impose davantage avec ses traits marqués, sa mâchoire carrée et sa mèche blanche sur le côté (en devenant fou, à la fin du premier film, aussi fou que sa nemesis, le méchant Toecutter, Max aurait-il hérité de sa mèche de gremlin ? L'idée eût peut-être été plus frappante si notre héros avait percuté son ennemi en choc frontal, comme il adviendra à la fin de ce deuxième volet). On sent que l'acteur a gagné en assurance et on a enfin, devant nous, un personnage bien planté dans ses bottes en cuir. Mieux, on trouve même une paire de personnages secondaires vaguement plus épais qu'une feuille à cigarette pour venir nourrir un peu le gros bordel.
D'abord : le chien. Meilleur personnage de la saga, imbattable. Oui car Max est désormais affublé d'un clébard de prairie, avec lequel il partage sa gamelle et qui est d'un dévouement exemplaire. La scène, au début du film, où le chien tient un os en plastique dans sa gueule, os relié par une ficelle à la gâchette du fusil à pompe de Max, fusil braqué sur la tête d'un pauvre gars (un futur collègue de Max, il en sera question plus bas), et où, quand il aperçoit un lapin à travers la vitre de la bagnole, le clébard ne bronche pas, ne remue pas l'ombre d'une oreille, au grand soulagement de son prisonnier - cette scène, donc, peut-être la plus marquante du film, nous rend la bestiole follement attachante. Ce clebs est peut-être plus malin que tous les personnages réunis. Et c'est un déchirement quand il trépasse, dans ce petit couinement canin, hors-champ : "ouïgh".
Ça aurait dû être lui le héros de la saga, d'autant que Mad Max ça fait un sacré nom de clébard.
D'abord : le chien. Meilleur personnage de la saga, imbattable. Oui car Max est désormais affublé d'un clébard de prairie, avec lequel il partage sa gamelle et qui est d'un dévouement exemplaire. La scène, au début du film, où le chien tient un os en plastique dans sa gueule, os relié par une ficelle à la gâchette du fusil à pompe de Max, fusil braqué sur la tête d'un pauvre gars (un futur collègue de Max, il en sera question plus bas), et où, quand il aperçoit un lapin à travers la vitre de la bagnole, le clébard ne bronche pas, ne remue pas l'ombre d'une oreille, au grand soulagement de son prisonnier - cette scène, donc, peut-être la plus marquante du film, nous rend la bestiole follement attachante. Ce clebs est peut-être plus malin que tous les personnages réunis. Et c'est un déchirement quand il trépasse, dans ce petit couinement canin, hors-champ : "ouïgh".
Les deux meilleurs amis de Max coincent la bulle dans la même position. Deux clébards ? Non, deux humains, qui parviennent tous deux à se lécher les couilles.
Mais ce n'est pas tout. On découvre bientôt Gyro Captain (Bruce Spence), une sorte de clown du désert, amateur de reptiles et d'aéronefs, qui se présente d'abord comme un ennemi (c'est lui que le chien tient en joue) mais qui se trouve n'avoir pratiquement qu'une motivation, mais quelle motivation : trouver un pote, un associé, un gars avec qui faire des trucs terribles. Beau personnage donc. Et puis il y a, à partir du moment où Mad Max et ses potes s'approchent d'un fort bien gardé bâti autour d'un puits de pétrole, (denrée rare dans ce monde d'après l'apocalypse où l'essence vaut son pesant d'or et attire toutes les convoitises), il y a donc l'enfant sauvage de Truffaut, un gamin du fort, qui prend en levrette toutes les théories selon lesquelles on apprend au contact d'autrui. Il n'est pas scolarisé, soit. Est-ce une raison valable pour ne toujours pas parler, pas même à l'aide de quelques gestes, alors qu'on côtoie des adultes doués de langage ? Le gamin se contente de grogner, de faire le singe quand on lui offre une boîte à musique, et d'imiter le chacal pour éloigner un ennemi de Max. Il n'est donc pas si con.
Mimi-Siku ne sait pas parler mais il fait une bonne canne.
On a également un poil plus d'enjeux narratifs dans ce deuxième opus. En effet, oubliez les histoires à la va-comme-je-te-pousse, du genre t'as fumé ma femme, je vais te foutre le feu. Ici, l'australien George Miller met les pieds dans le plat de l'univers post-nuke-punk déployé tout au long de sa chère saga. Et ce tout en poursuivant sa relecture du western, puisqu'il quitte les grands espaces et les routes courbes du premier opus pour poser son cul dans un Fort Alamo du futur, sis en plein désert de la mort. Le lieu, qui abrite quelques familles de petits raffineurs new-age, est continuellement assiégé par des catcheurs bondage culs nus, menés par le seigneur Humungus (un bodybuildeur dont la tête est recouverte d'un fait-tout en titane et qui souffre manifestement d'une laryngite : le personnage n'est pas sans rappeler à rebours le méchant Bane de The Dark Knight Rises). Scénario plus généreux donc, bien que parfois bancal. Le film compte son petit lot d'incohérences et de facilités (pourquoi les raffineurs ne possèdent-ils qu'un lance-flamme alors qu'ils ont une puits de pétrole sous la main ? pourquoi Max se sent-il obligé de traverser tout le camp ennemi pour ramener un remorqueur dans la forteresse ? pourquoi les raffineurs ne barricadent-ils pas mieux leur engin de la dernière chance, à la fin du film ?, etc.). Mais ça fait partie du jeu, un jeu par ailleurs plutôt sympathique, mené sur un rythme bien balancé, avec sa grande course poursuite finale et ses combats débraillés. Bref, sans être merveilleux, Mad Max 2 est meilleur que Mad Max 1, mais on espère de tout cœur qu'il est moins bon que Mad Max 4. En attendant nous on va sans doute s'empaler sur le 3...
Mad Max 2 de George Miller avec Mel Gibson, Bruce Spence, Mike Preston, Kjell Nilsson et Emil Minty (1981)