Deux vieux amis décident de prendre la route ensemble pour mieux se retrouver. Leur pick-up tombe malheureusement en panne dans une zone désertique et éloignée de tout. Cet isolement forcé sur une route où passe, au mieux, une bagnole par jour, va les amener à questionner mutuellement leurs choix de vie et à remettre sérieusement en doute leur amitié... La tension monte très rapidement. Les échanges s'enveniment et, après une réconciliation temporaire, les bagarres verbales laisseront vite place à un affrontement physique à la violence irraisonnée. Mais le film de Kevin et Michael Goetz, qui réussit à captiver immédiatement, ne s'arrête pas là, en si bon chemin, il ne se contente guère d'être une sorte de huis clos à ciel ouvert entre deux hommes condamnés à s'entretuer ; et son scénario, assez malin, nous réserve quelques surprises...
La confrontation psychologique puis physique des deux protagonistes se transforme progressivement en un survival particulièrement tendu, aux enjeux ultra simples mais accrocheurs, et autrement plus réussi qu'un film de seconde zone comme Wrecked, où Adrien Brody luttait seul pour la vie après un accident de voiture. Les deux hommes, bien mal en point après leur petit échauffourée très musclé, seront donc amenés à resserrer les liens pour entretenir l'espoir de rentrer vivants chez eux. Mais la défiance ne se dissipe pas pour autant et, durant les 84 petites minutes que dure Scenic Route, les péripéties s'enchaînent à un rythme parfaitement calculé et le film n'ennuie strictement jamais.
On pourra seulement regretter ces quelques images en flashbacks dont on aurait sans doute pu se passer tant l'acteur racontant son histoire personnelle, à savoir Josh Duhamel, est totalement habité par ses paroles : il parvient à donner vie à son récit par la seule force de son jeu. Les personnages, bien qu'ils soient assez archétypaux, fonctionnent d'ailleurs tout à fait. Les deux acteurs sont irréprochables. Les dialogues sont assez bien écrits, évitent de tomber dans la facilité, on comprend aisément les liens qui ont jadis uni les deux hommes et comment leur relation a ensuite évolué. On ne regarde de toute façon pas un tel film pour se poser de grands questionnements existentiels. Il est toutefois nécessaire que la base soit suffisamment solide pour que le suspense puisse être efficace et ça, scénariste et réalisateurs de ce film l'ont bien compris.
Il faut bien avouer que l'on reste complètement scotché face aux déboires de ces deux types au sort particulièrement cruel. Quand une voiture passe lentement, curieuse, près de leur pick-up qu'ils ont temporairement abandonné pour aller passer la nuit au chaud, dans un trou, recouverts de terre et collés l'un à l'autre, on ressent vraiment de la peine pour eux. Dans cette région aride simplement hantée par les coyotes et les crotales, les personnages sont en effet perpétuellement harcelés par la chaleur écrasante du jour puis par le froid glacial de la nuit. Cela aussi, force est d'admettre que nous le ressentons assez bien.
La réalisation des frères Goetz a le mérite d'être très simple et directe, elle ne s'éparpille pas. L'intelligence du scénario (toute relative, bien sûr, puisque je parle de ce qui peut être considéré comme une petite série b à l'efficacité redoutable) se manifeste jusqu'à la dernière image. La fin, qui pourra peut-être en décevoir quelques-uns, est une pirouette certes plutôt attendue, mais tout à fait cohérente et assez bien amenée. Elle apparaît de toute façon comme la seule conclusion possible aux tristes aventures des ces deux paumés. Après ça, on a hâte de découvrir ce que les Goetz nous réserveront ensuite. On tient là un nouveau duo de cinéastes à suivre dans le petit monde du cinéma de genre américain...
La confrontation psychologique puis physique des deux protagonistes se transforme progressivement en un survival particulièrement tendu, aux enjeux ultra simples mais accrocheurs, et autrement plus réussi qu'un film de seconde zone comme Wrecked, où Adrien Brody luttait seul pour la vie après un accident de voiture. Les deux hommes, bien mal en point après leur petit échauffourée très musclé, seront donc amenés à resserrer les liens pour entretenir l'espoir de rentrer vivants chez eux. Mais la défiance ne se dissipe pas pour autant et, durant les 84 petites minutes que dure Scenic Route, les péripéties s'enchaînent à un rythme parfaitement calculé et le film n'ennuie strictement jamais.
On pourra seulement regretter ces quelques images en flashbacks dont on aurait sans doute pu se passer tant l'acteur racontant son histoire personnelle, à savoir Josh Duhamel, est totalement habité par ses paroles : il parvient à donner vie à son récit par la seule force de son jeu. Les personnages, bien qu'ils soient assez archétypaux, fonctionnent d'ailleurs tout à fait. Les deux acteurs sont irréprochables. Les dialogues sont assez bien écrits, évitent de tomber dans la facilité, on comprend aisément les liens qui ont jadis uni les deux hommes et comment leur relation a ensuite évolué. On ne regarde de toute façon pas un tel film pour se poser de grands questionnements existentiels. Il est toutefois nécessaire que la base soit suffisamment solide pour que le suspense puisse être efficace et ça, scénariste et réalisateurs de ce film l'ont bien compris.
Il faut bien avouer que l'on reste complètement scotché face aux déboires de ces deux types au sort particulièrement cruel. Quand une voiture passe lentement, curieuse, près de leur pick-up qu'ils ont temporairement abandonné pour aller passer la nuit au chaud, dans un trou, recouverts de terre et collés l'un à l'autre, on ressent vraiment de la peine pour eux. Dans cette région aride simplement hantée par les coyotes et les crotales, les personnages sont en effet perpétuellement harcelés par la chaleur écrasante du jour puis par le froid glacial de la nuit. Cela aussi, force est d'admettre que nous le ressentons assez bien.
La réalisation des frères Goetz a le mérite d'être très simple et directe, elle ne s'éparpille pas. L'intelligence du scénario (toute relative, bien sûr, puisque je parle de ce qui peut être considéré comme une petite série b à l'efficacité redoutable) se manifeste jusqu'à la dernière image. La fin, qui pourra peut-être en décevoir quelques-uns, est une pirouette certes plutôt attendue, mais tout à fait cohérente et assez bien amenée. Elle apparaît de toute façon comme la seule conclusion possible aux tristes aventures des ces deux paumés. Après ça, on a hâte de découvrir ce que les Goetz nous réserveront ensuite. On tient là un nouveau duo de cinéastes à suivre dans le petit monde du cinéma de genre américain...
Scenic Route (Route vers l'enfer) de Kevin et Michael Goetz avec Josh Duhamel et Dan Fogler (2015)