Trois ans après le très pénible et déprimant 40 ans : mode d'emploi, qui parvenait à rassembler tous ses plus insupportables tics et défauts, Judd Apatow revient derrière la caméra pour cette fois-ci mettre en image un scénario qui n'est pas le sien mais celui de son actrice vedette, j'ai nommé Amy Schumer. Celle-ci incarne une journaliste new-yorkaise à la vie totalement désinhibée, multipliant les conquêtes masculines et ne s'engageant jamais sérieusement en amour. Sa rencontre avec un homme différent de ceux qu'elle a la fâcheuse habitude de fréquenter, doux et attentionné, médecin du sport de son état, et sur lequel elle doit écrire un article pour son magazine, va changer la donne et amener notre héroïne à s'essayer à la vie de couple...
Comique de stand-up à la popularité grandissante outre-atlantique, Amy Schumer signe ce qui apparaît progressivement comme une bonne grosse comédie romantique avec beaucoup d'éléments que l'on devine autobiographiques. Habilement, la star parvient tout de même à éviter le film trop auto-centré et se distingue en cela du précédent méfait de son réalisateur, parfois très enclin à se regarder le nombril. Alors certes, il faut supporter de voir la comique, au charme tout relatif, faire tomber tous les hommes qu'elle croise et s'entendre régulièrement dire qu'elle est une vraie bombe. Le pêché d'égocentrisme la guette plus d'une fois, mais nous lui pardonnons ces travers, tant nous sourions et rions régulièrement devant son petit manège. On finit même par apprécier son personnage dont nous suivons avec plaisir les mésaventures.
Comique de stand-up à la popularité grandissante outre-atlantique, Amy Schumer signe ce qui apparaît progressivement comme une bonne grosse comédie romantique avec beaucoup d'éléments que l'on devine autobiographiques. Habilement, la star parvient tout de même à éviter le film trop auto-centré et se distingue en cela du précédent méfait de son réalisateur, parfois très enclin à se regarder le nombril. Alors certes, il faut supporter de voir la comique, au charme tout relatif, faire tomber tous les hommes qu'elle croise et s'entendre régulièrement dire qu'elle est une vraie bombe. Le pêché d'égocentrisme la guette plus d'une fois, mais nous lui pardonnons ces travers, tant nous sourions et rions régulièrement devant son petit manège. On finit même par apprécier son personnage dont nous suivons avec plaisir les mésaventures.
Le scénario d'Amy Schumer n'échappe pas au schéma archi rebattu et toujours agaçant des romcoms habituels. Ainsi, la dernière demi-heure, où l'on attend les inéluctables retrouvailles finales du couple temporairement séparé, est assez laborieuse et bien plus pauvre en moments comiques. On ne peut alors guère s'empêcher de penser que Crazy Amy, qui dépasse de peu les deux heures, aurait vraiment gagné à être légèrement raccourci. Heureusement, quelques scènes très drôles, du niveau d'un bon Will Ferrell (et venant de moi, c'est un sacré compliment !), sont bien réparties dans les trois premiers quarts du film et font passer la pilule sans accro.
Tous les acteurs sont au diapason. Bill Hader, autre habitué d'Apatow, également vu dans l'excellent Hot Rod, est très bon dans le rôle de ce médecin amoureux d'Amy aux agissements crédibles et compréhensifs (chose rarement vérifiée dans ce genre de romcoms où les personnages ont souvent des attitudes totalement débiles). Le catcheur John Cena, ce "Mark Wahlberg qui aurait mangé Mark Wahlberg", boyfriend éphémère d'Amy, est tordant en homo refoulé. Brie Larson, qui interprète la sœur d'Amy, n'apporte aucune valeur ajoutée comique à l'ensemble mais reconnaissons qu'elle est tout à fait agréable à l’œil. Colin Quinn, le père malade d'Amy, fait preuve d'un bel abattage et sort quelques répliques cinglantes avec une mauvaise humeur délectable. Tilda Swinton, la patronne d'Amy, méconnaissable grimée en bimbo, est parfaite dans la peau de cette bonne femme infecte qui déblatère des horreurs sans jamais se soucier des autres.
Quelques guest stars viennent également faire leurs petits numéros (notamment Daniel Radcliffe et Marisa Tomei dans une inoffensive mais amusante parodie de film de Sundance que les protagonistes vont s'infliger au cinéma), et comme ceux-ci sont généralement drôles, leurs apparitions n'ont jamais l'air totalement gratuites. LeBron James, la plus grande "guest star" du lot n'en est d'ailleurs pas vraiment une puisque le basketteur campe ici un vrai rôle. Il joue le meilleur ami du médecin, personnage très protecteur et ultra radin qui nous vaut quelques-uns des meilleurs moments du film (je pense surtout à cette scène au resto où LeBron James finit par promouvoir de très belle manière sa ville de Cleveland face à son ami, désespéré par son discours et sa pingrerie). Quand il arrêtera de briller sur les parquets, LeBron James a un chemin tout tracé dans la comédie !
Grâce à son scénario particulièrement riche en personnages secondaires sympathiques et enchaînant, à un bon rythme, les situations cocasses et les répliques bien senties, Amy Schumer réussit plutôt haut la main ses grands débuts au cinéma. Elle permet en même temps à Judd Apatow d'effectuer un retour gagnant à la réalisation et peut-être même de signer son meilleur film. Nous leur souhaitons de poursuivre sur cette voie...
Crazy Amy de Judd Apatow avec Amy Schumer, Bill Hader, LeBron James, Brie Larson et Tilda Swinton (2015)