En regardant vite l'affiche, que voit-on ? Karin Viard. Et le titre, Jalouse. Quand on a un peu de bouteille en tant que cinéphile, ça fait tilt tout de suite, on se dit qu'on va se retrouver devant une comédie. Et si on est un peu con, comme oim, on se convainc que cette comédie sera potentiellement sympathique. C'est l'erreur que j'ai faite. Tout de même, face au générique d'ouverture, j'étais crispé, figé, l'oeil écartelé, les doigts entortillés dans les cordes de ma balançoire. Extrêmement nanti, je vis à Paris dans un appartement loué par mes parents : j'ai tellement d'espace dans mon salon de 198 m2 que j'ai demandé à papa, Raphaël E., philosophe, de m'installer une balançoire en plein milieu de la pièce, sur laquelle je me balance devant des films téléchargés, entre deux jets de pavés dans des flics au sein du cortège de tête lors des manifestations qui agitent la capitale.
Quand le film est bon, je me balance si fort (pour augmenter les sensations) que je suis à deux doigts de m'éclater la tronche au plafond. Là, je n'étais pas si enthousiaste. Et j'ai carrément arrêté l'effort quand j'ai découvert le nom des deux réalisateurs : David et Jonathan Foenkinos. L’œuvre de ces gens m'évoque une intense puanteur, une chose qui pue la mort, ça sent l'horreur. Il y a l’œuvre écrite, d'encre et de papier, de l'un des deux frangins, je ne sais plus lequel, Jonathan je crois, qui m'évoque le fumet stagnant au fond de la cabine d'un trois mâts dont tout l'équipage serait pestiféré et qui pourrirait sous un soleil de plomb, coincé au milieu de vents contraires. Ce type est tout de même publié par de grandes maisons, chez monsieur Gallimard Gaston, monsieur Grasset Bernard ou madame Flam Marion. Pourtant, son écriture est à la littérature ce que le dernier pet millénaire jailli de l'anus débouché à coups de pioche d'Ötzi, l'homme de Hauslabjoch, la momie congelée et déshydratée depuis l'ère jurassique retrouvée récemment sur les contreforts des Alpes, cul par-dessus tête, est à l'archéologie. Ma phrase n'est peut-être pas très claire, mais je me comprends. L’œuvre littéraire de Foenkinos #1 fouette l'outre-monde. Puis, le nez déjà bouché, on constate que les frères se sont mis au cinoche, alors qu'ils n'avaient déjà rien à foutre dans le milieu scriptural. Et ils écrivent évidemment leurs films, des films qui arrachent, qui renèguent la merde.
Quand le film est bon, je me balance si fort (pour augmenter les sensations) que je suis à deux doigts de m'éclater la tronche au plafond. Là, je n'étais pas si enthousiaste. Et j'ai carrément arrêté l'effort quand j'ai découvert le nom des deux réalisateurs : David et Jonathan Foenkinos. L’œuvre de ces gens m'évoque une intense puanteur, une chose qui pue la mort, ça sent l'horreur. Il y a l’œuvre écrite, d'encre et de papier, de l'un des deux frangins, je ne sais plus lequel, Jonathan je crois, qui m'évoque le fumet stagnant au fond de la cabine d'un trois mâts dont tout l'équipage serait pestiféré et qui pourrirait sous un soleil de plomb, coincé au milieu de vents contraires. Ce type est tout de même publié par de grandes maisons, chez monsieur Gallimard Gaston, monsieur Grasset Bernard ou madame Flam Marion. Pourtant, son écriture est à la littérature ce que le dernier pet millénaire jailli de l'anus débouché à coups de pioche d'Ötzi, l'homme de Hauslabjoch, la momie congelée et déshydratée depuis l'ère jurassique retrouvée récemment sur les contreforts des Alpes, cul par-dessus tête, est à l'archéologie. Ma phrase n'est peut-être pas très claire, mais je me comprends. L’œuvre littéraire de Foenkinos #1 fouette l'outre-monde. Puis, le nez déjà bouché, on constate que les frères se sont mis au cinoche, alors qu'ils n'avaient déjà rien à foutre dans le milieu scriptural. Et ils écrivent évidemment leurs films, des films qui arrachent, qui renèguent la merde.
Et ce film ne fait pas exception. Il s'agit encore d'une pseudo-comédie française jamais marrante qui se complaît dans le déprimant le plus total et met en scène une galerie de raclures totales, d'enfoirés géants, de saloperies humaines incroyables, à commencer par le personnage principal, cette femme mûre qui n'est pas juste jalouse de sa jolie fille mais qui est littéralement imbuvable avec tout le monde, son ex-mari, sa meilleure amie, la fille de sa meilleure amie, ses collègues de boulot, son supérieur, et compagnie, bien entourée par tous les autres personnages ou presque, également odieux ou débiles chacun leur tour. Mais le plus beau c'est que non content d'écrire des personnages merdiques et un scénario à chier, faisandé par des surlignages psychologiques méritant l'exil, les Foenkinos sont les metteurs en scène de leur amoncellement de connerie, ils tiennent la caméra à deux, et ils sont là aussi zélés. Je ne garderai qu'un souvenir de leur cinéma : ce plan où Karin Viard, esseulée après avoir fait chier le monde entier, est au téléphone dans une rue déserte, et la caméra de reculer très lentement, trop lentement (on sent venir le coup de génie), jusqu'au terme du travelling arrière, après cinq minutes de suspense, où l'on aperçoit l'enseigne de la boutique devant laquelle l'actrice se tient, et qui dit quelque chose comme : "Le silence de la rue", ou autre débilité du genre. On imagine d'ici les frères Foenkinos fiers comme tout de ce coup de massue filmique. Arrêtez-vous s'il vous plaît, messieurs. Disparaissez dans l'anonymat. Foutez-nous la paix. Vieillissez en silence. Plus de vagues. Vos gueules.
Jalouse de David et Jonathan Foenkinos avec Karin Viard, Anaïs Demoustier, Anne Dorval et Bruno Todeschini (2017)