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Channel: Il a osé !
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Dans la maison

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Il a osé n'aime pas Ozon et ce dernier ne fait rien pour que ça change. Franchement, Il a osé n'aime vraiment pas Ozon, on vous le répète. François, si tu nous lis, nous n'aimons pas ton travail. On dit "travail" mais dans ton cas c'est plutôt un job d'été qui s'éternise depuis trop longtemps. Il y a toujours une pointe de curiosité avant de lancer le dernier téléfilm d'Ozon, un début de pitch, un acteur, une actrice, une anecdote, une situation, une affiche, un titre, bref il y a toujours une mini étincelle qui nous mène droit dans le mur et qui nous fusille une soirée à bout portant. On le sait et pourtant il y a encore et toujours ce je-ne-sais-quoi qui nous décide à lancer le dernier feuilleton de la saga Ozon. Ceci dit on devrait parler au passé parce que là c'était la der des der. On ne nous y reprendra plus. C'est ce qu'on a juré à notre voisine quand on a abattu la cloison mitoyenne de nos deux appartements à l'aide de notre télévision à tube cathodique et à écran bombé, télévision aussi légère que notre humour mais aussi fracassante que notre rage dès qu'on aborde le cas Ozon. Une célèbre chanson s'intitule "Antisocial, tu perds ton sang froid", en l'occurrence "Francis Ozon tu nous fais perdre notre sang froid et tu nous dois une caution !".




On a comparé Dans la maisonà un Pasolini. Un critique sans discernement a comparé noir sur blanc le dernier Ozon au Théorème de Pasolini (A²+B²=C²). Beaucoup d'autres ont applaudi des deux mains cet épisode de L'Instit avec Fabulous Fab Luchini à la place de Gérard Klein. Faute de grives on trique sur de la pure merde. Ok y'a une idée là-dedans. L'idée du film c'est que le scénario s'écrit sous nos yeux, et que c'est un lycéen doué en français qui nous le pond. C'est l'idée du film et c'est aussi son problème, car il est de fait écrit par un pigeon. Ozon ayant concocté un script inepte, il a eu la chic ingéniosité de le prétendre improvisé par un gamin pour se dédouaner par avance. Mais comme il n'est pas non plus modeste, il fait dire au personnage du prof joué par Luchini que cette histoire est à se taper le cul par terre, s'envoyant un gros bouquet de fleur en recommandé à domicile. Ozon est de toute évidence très fier de lui, de son petit bijou machiavélique, de son film qui est à Hitchcock ce que Camel Meriem est à Zizou, c'est-à-dire un gros pet qui n'a même pas d'odeur (donc pas d'âme).




Plusieurs scènes nous ont choqués. D'abord celle où la tronche de Luchini surgit entre deux fauteuils dans la chambre d'un des adulescents du film, au milieu d'une séance de seigue commune, une séquence inédite et surprenante d'entre-branlage (on a beaucoup parlé de "voyeurisme" pour qualifier cette œuvre, mais à ce niveau-là c'est pathologique) entre le petit héros et son camarade de classe campé par le fils caché de Ségolène Royal (ce qui explique sa ressemblance avec François Hollande) et du comique Bouder (pour sa tronche fondue façon raclette à l'acide chlorhydrique - ce type de tronche qui nous fait penser qu'il y a sans doute quelqu'un tout là-haut, adepte de l'humour des Monty Python, qui nous fait des blagues). Autre moment décourageant, antérieur dans le film, mais tourné a posteriori lors du tournage (il y a donc une logique qui régit notre critique), la séquence d'exposition qui nous présente la vie d'un lycée à coups d'avances rapide, digne du générique de l'émission Giga Giga présentée par Manu Gélin : c'est horrible. En réalité l’œuvre entière nous a choqués et nous a bousculés sur le fondement de notre cinéphilie. Pour la première fois il nous faut avouer que l'on a pris la décision que le cinéma occuperait une place moins importante dans notre vie, et que ce serait irrévocable. Plus de films lancés au petit déj, plus de séance de minuit qui dure jusqu'à minuit du jour d'après, plus de session saga Le Parrain, Alien VS Predator, L'Arme fatale ou Leprechaun.




Nous voulons consacrer ces dernières lignes au cas Kristin Scott Thomas, qui toujours nous dérange beaucoup. Devant Partir, on a failli partir à cause d'elle. Devant Cherchez Hortense, on a failli partir chercher la première Hortense venue, pour mieux la perdre de vue. Dans Le Patient anglais, elle nous a fait perdre toute patience envers les anglais. Dans Ne le dis à personne, elle nous a donné envie de hurler au monde entier "ta race maudite !". Dans L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, elle nous a filé le désir de porter des oeillères et de la finir en viande hachée, parce qu'on achève bien les chevaux. Dans Deux sistas pour un gangsta, on ne l'a même pas remarquée car on avait les yeux rivés sur la chute de reins d'Eric Bana (putain de gars...). Dans Dans la maison elle joue l'épouse de Luchini et franchement, autant de haine devant un écran, nous n'avions pas ressenti ça depuis le discours de Grenoble de Sarkozy. Finalement, ce discours de Grenoble, c'était pas si con ! L'idée de déchoir de la nationalité française quelqu'un qui a fait trop de mal au pays, ça se médite, et ça pourrait s'appliquer à cette femme sans patrie qu'est Scott Thomas, qui n'a jamais réussi à se débarrasser de cet accent de chiotte et de cette voix éraillée qui a le don de brancher nos coeurs sous tension et de faire surgir en nous le Malin.


Dans la maison de François Ozon avec Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas (2012)

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