Voici l’œuvre collective de la famille Gunn. Cousins et frères se sont réunis plusieurs week-ends successifs pour écrire ensemble le scénario de cette abominable merde. L'idée de départ, tout bonnement révolutionnaire, était de faire un film de super-héros horrifique. Du jamais vu... Ils ont grosso mierdo repris la trame bien connue de Superman pour mieux la détourner. Ainsi donc une capsule contenant un bambin from outerspace atterrit en pleine nuit dans la propriété d'un couple qui cherchait justement à avoir un gosse. Ni une ni deux, ils décident de l'adopter et de l'appeler Brandon. Rude. Une douzaine d'années plus tard, le gosse commence à voir rouge, littéralement. Ses crises de colère foutent systématiquement la maison sens dessus dessous. Très très cons, les parents mettent ça sur le dos d'une adolescence difficile, d'une puberté mal négociée. En plus d'un caractère de cochon, Brandon se découvre également une force surhumaine et une résistance à tout, ainsi qu'une attirance inexplicable pour sa vieille capsule planquée dans le sous-sol de la grange et de laquelle émane des transmissions télépathiques qui lui intiment de conquérir le monde, rien que ça.
Avec la bénédiction du plus argenté de la famille, celui qui a réussi, l'intellectuel de la bande, James Gunn, ici crédité en tant que producteur, incroyable tocard qui passe pour un type cool aux yeux de certains en raison d'une coupe de cheveux minable et d'un parcours atypique qui l'a vu passer des petits studios Trauma aux superproductions Marvel, Matt et Brian Gunn ont imaginé cette "origin story" d'un super-vilain qui n'a strictement rien d'originale, confiant la réalisation à un yesman docile nommé David Yarovesky. Brightburn (c'est aussi le nom du patelin où se déroule cette histoire à la con, dans le Kansas) est une énième variation autour de l'enfant maléfique comme le cinéma d'horreur en raffole depuis des lustres. Quel film a relancé la mode ? On se le demande, mais ce sous-genre fleurit de nouveau sur nos écrans, plus souvent pour le pire que pour le meilleur. Très récemment sont aussi sortis The Hole in the Ground et The Prodigy, deux titres autrement plus recommandables que Brightburn bien que tout à fait dispensables. En général, ces films sont terriblement prévisibles, avec leurs lots de scènes inévitables où l'on enquête sur l'origine du mal, où l'on consulte des spécialistes, etc, et font plus que flirter avec le grotesque lors des coups de sang spectaculaires des enfants démoniaques. Navet XXL, Brightburn n'échappe pas à la règle et se plante à tous les niveaux.
D'une bêtise à toute épreuve, le scénario bâtard de Brightburn ne nous réserve aucune surprise malgré son apparente volonté de mêler les genres et les tons. L'insertion d'éléments de comics paraît très superficielle et forcée. Il faut voir le gosse, tronche de cake insupportable, griffonner en cachette, dans la cour de récréation, un logo et un costume sur son cahier de brouillon... ou découvrir sa force anormale en tordant une cuillère au petit-déjeuner... Alors que le film se veut d'abord plutôt léger, d'un comique involontaire parfois opérant notamment dû à des acteurs aux abois (les parents, campés par Elizabeth Banks et David Denman sont d'un ridicule de chaque instant), nous sommes en revanche très étonnés par quelques effusions ultra gores lors de ces scènes où le gamin s'en prend à ses victimes. On se souvient notamment de ces plans très insistants sur des éclats de verre envoyés dans l’œil d'une pauvre femme qui essaie en vain de se les extirper (je vous passerai des photogrammes...).
Ces scènes choc sont d'une laideur inouïe en plus de pouvoir éventuellement heurter le très jeune public que l'on imagine être la cible potentielle d'un tel concours d'idioties (le seul peut-être capable d'y trouver un semblant d'intérêt pendant 90 minutes). Ces images sont si dégueulasses qu'elles nous font détourner le regard et rendent ce film encore plus détestable. C'est oublier que c'est la marque de fabrique de la famille Gunn, toujours désireuse de nous rappeler son amour pour le bis qui tâche. Tristes énergumènes... Lors du générique final, des images issues de journaux télé annoncent des événements surnaturels et l'existence possible d'autres super-héros, établissant un lien avec un autre film de James Gunn, l'insipide Super tourné en 2010. Cela a seulement pour effet d'accroître encore notre exaspération et notre mépris pour toute cette sinistre petite bande, visiblement très fière d'elle. Bienvenue dans le Gunniverse... Au secours !
Ces scènes choc sont d'une laideur inouïe en plus de pouvoir éventuellement heurter le très jeune public que l'on imagine être la cible potentielle d'un tel concours d'idioties (le seul peut-être capable d'y trouver un semblant d'intérêt pendant 90 minutes). Ces images sont si dégueulasses qu'elles nous font détourner le regard et rendent ce film encore plus détestable. C'est oublier que c'est la marque de fabrique de la famille Gunn, toujours désireuse de nous rappeler son amour pour le bis qui tâche. Tristes énergumènes... Lors du générique final, des images issues de journaux télé annoncent des événements surnaturels et l'existence possible d'autres super-héros, établissant un lien avec un autre film de James Gunn, l'insipide Super tourné en 2010. Cela a seulement pour effet d'accroître encore notre exaspération et notre mépris pour toute cette sinistre petite bande, visiblement très fière d'elle. Bienvenue dans le Gunniverse... Au secours !
Brightburn : l'enfant du mal de David Yarovesky avec Elizabeth Banks, David Denman et Jackson A. Dunn (2019)