Dans la catégorie des comédies romantiques où deux accidentés de la vie finissent par aller mieux en tombant amoureux, le premier long métrage de Ronan Le Page est une agréable surprise. Attention, ne vous attendez pas à prendre une énorme claque et à devoir corriger tous vos tops 2019, 2010s et all time, on tient simplement là un tout petit film ma foi sympathique qui nous laisse sur une bonne impression après avoir pourtant commencé de la pire des façons. La brusque scène d'introduction, qui nous présente un Pio Marmaï surexcité et intenable dans les coulisses d'une de ses pièces de théâtre tordues qu'il essaie de sauver du fiasco complet, pourra en effet en laisser plus d'un sur le carreau. Heureusement, après ces cinq premières minutes douloureuses, le pire est déjà derrière nous.
Pio Marmaï et Léa Drucker incarnent donc deux camés par la vie, deux esquintés par l'existence qui ont chacun de gros problèmes à régler avec eux-mêmes. Le premier est Franck, un type assez sanguin et imprévisible qui, après des années de galère dans le théâtre, renonce brutalement à sa carrière de metteur en scène et finit par accepter un boulot d'agent de surveillance dans un musée, avec l'espoir d'y trouver la stabilité et la tranquillité qui lui manquaient. C'est sans compter sur Sybille aka Léa Drucker, une de ses collègues, une femme solitaire et indéchiffrable, au comportement déroutant, qui voit son arrivée d'un très mauvais œil et décide de lui mener la vie dure avant finir par l'impliquer dans ses combines frauduleuses...
On apprécie d'abord ce film pour ce qu'il n'est pas. Pas de schéma narratif lourdingue propre aux romcoms ici. Les deux personnages se rapprochent progressivement et on ne nous inflige pas une dernière partie inutile où nous les voyons se séparer avant de mieux se rabibocher définitivement. Ouf, le film est très court et sait nous quitter au bon moment. Pas de scènes tire-larmes au romantisme artificiel, ni d'épée de Damoclès suspendue au-dessus d'un des deux protagonistes, qui prendrait la forme d'un personnage secondaire pénible ou d'une maladie incurable menaçant le couple en formation ou d'un autre subterfuge de ce genre. Je promets d'être sage déroule son petit fil en toute simplicité et parvient progressivement à nous séduire.
Ronan Le Page vise le naturel et s'amuse justement du fait que la vraie vie ne ressemble jamais aux comédies romantiques hollywoodiennes. Ainsi, lorsque Pio Marmai s'en va déclarer sa flamme à Léa Drucker, il passe un long moment à l'attendre piteusement en plein soleil, sur un trottoir, avant de la retrouver aux côtés d'une amie inconnue, et leur échange ne ressemblera à rien de ce qu'il avait sans doute pu imaginer. Aussi, le rapprochement physique attendu entre les deux énergumènes est joliment et subtilement amené, il nous offre une courte scène d'une belle sensibilité, un baiser timide et maladroit, où les acteurs sont assez touchants.
Peut-être dans la même volonté de trancher avec ce que l'on nous sert d'ordinaire, on est aussi assez surpris par les couleurs du film, par sa photographie très naturelle, assez sombre pour une telle comédie. On dirait que Le Page s'obstine simplement à nous proposer quelque chose de très simple mais très éloigné des standards habituels, de ces productions aux lumières artificielles omniprésentes, où chaque pièce est éclairée dans ses moindres recoins, chaque acteur embelli au maximum. C'est parfois même déconcertant de voir Drucker et Marmaï s'atteler à leurs tâches dans les sous-sols lugubres de ce musée dont ils revendent quelques pièces en loucedé.
Pio Marmaï et Léa Drucker incarnent donc deux camés par la vie, deux esquintés par l'existence qui ont chacun de gros problèmes à régler avec eux-mêmes. Le premier est Franck, un type assez sanguin et imprévisible qui, après des années de galère dans le théâtre, renonce brutalement à sa carrière de metteur en scène et finit par accepter un boulot d'agent de surveillance dans un musée, avec l'espoir d'y trouver la stabilité et la tranquillité qui lui manquaient. C'est sans compter sur Sybille aka Léa Drucker, une de ses collègues, une femme solitaire et indéchiffrable, au comportement déroutant, qui voit son arrivée d'un très mauvais œil et décide de lui mener la vie dure avant finir par l'impliquer dans ses combines frauduleuses...
On apprécie d'abord ce film pour ce qu'il n'est pas. Pas de schéma narratif lourdingue propre aux romcoms ici. Les deux personnages se rapprochent progressivement et on ne nous inflige pas une dernière partie inutile où nous les voyons se séparer avant de mieux se rabibocher définitivement. Ouf, le film est très court et sait nous quitter au bon moment. Pas de scènes tire-larmes au romantisme artificiel, ni d'épée de Damoclès suspendue au-dessus d'un des deux protagonistes, qui prendrait la forme d'un personnage secondaire pénible ou d'une maladie incurable menaçant le couple en formation ou d'un autre subterfuge de ce genre. Je promets d'être sage déroule son petit fil en toute simplicité et parvient progressivement à nous séduire.
Ronan Le Page vise le naturel et s'amuse justement du fait que la vraie vie ne ressemble jamais aux comédies romantiques hollywoodiennes. Ainsi, lorsque Pio Marmai s'en va déclarer sa flamme à Léa Drucker, il passe un long moment à l'attendre piteusement en plein soleil, sur un trottoir, avant de la retrouver aux côtés d'une amie inconnue, et leur échange ne ressemblera à rien de ce qu'il avait sans doute pu imaginer. Aussi, le rapprochement physique attendu entre les deux énergumènes est joliment et subtilement amené, il nous offre une courte scène d'une belle sensibilité, un baiser timide et maladroit, où les acteurs sont assez touchants.
Peut-être dans la même volonté de trancher avec ce que l'on nous sert d'ordinaire, on est aussi assez surpris par les couleurs du film, par sa photographie très naturelle, assez sombre pour une telle comédie. On dirait que Le Page s'obstine simplement à nous proposer quelque chose de très simple mais très éloigné des standards habituels, de ces productions aux lumières artificielles omniprésentes, où chaque pièce est éclairée dans ses moindres recoins, chaque acteur embelli au maximum. C'est parfois même déconcertant de voir Drucker et Marmaï s'atteler à leurs tâches dans les sous-sols lugubres de ce musée dont ils revendent quelques pièces en loucedé.
Les deux acteurs sont étonnamment agréables et forment un bon duo. On savait Pio Marmaï capable d'être intéressant dans ce registre, notamment depuis qu'on l'a vu dans En Liberté !, et il arrive encore ici à être drôle une paire de fois. Mais c'est surtout Léa Drucker qui surprend en parvenant à insuffler autant de charme à son rôle et à cultiver le mystère sur sa vie passée. On apprécie d'ailleurs que Ronan Le Page ne tombe jamais dans le pathos et préfère nous laisser deviner pourquoi ces deux individus sont ainsi cabossés. Devant ce curieux premier film, on repense justement un peu aux Apprentis de Pierre Salvadori, dans le ton inattendu, pas toujours facile à cerner, et cette tendresse évidente pour ces personnages un peu cintrés, qui essaient de trouver l'équilibre, l'amour et l'harmonie malgré leurs soucis.
Je promets d'être sage de Ronan Le Page avec Léa Drucker et Pio Marmaï (2019)