Pourquoi ai-je perdu 96 minutes devant ce film ? Là est la question... Ce n'est pas pour Baltasar Kormákur, réalisateur islandais multi-récompensé dans son pays mais dont la carrière américaine (Contrebande, Everest, 2 Guns...) est un véritable gouffre à merde. Ce n'est ni pour le pitch, "basé sur une histoire vraie", où il est de nouveau question de survie sur un voilier à la dérive. Dans le même genre, All is Lost est beaucoup plus efficace, tendu et mieux fichu. Ce n'est pas non plus pour Shailene Woodley, je m'en défends mordicus. Elle ne me plaît pas. Elle apparaît ici très souvent en bikini, révélant un physique svelte et tout ce qu'il y a de plus naturel, les attributs au beau fixe, pointant pour un rien : ses fans les plus libidineux seront comblés. Mais elle est assez mauvaise actrice, désolé. Je l'avais nettement préférée chez Gregg Araki dans White Bird, qui reste son meilleur rôle à ce jour (ce qui donne une idée du niveau de sa filmographie).
À la dérive est un projet qui devait lui tenir à cœur puisque l'actrice, quasi de tous les plans, est également productrice du film. Elle y met beaucoup d'énergie, elle a l'air d'y croire, beaucoup plus que nous en tout cas. Peut-être que le récit de la survivante qu'elle incarne, Tami Oldham Ashcraft, est son livre de chevet ? Allez savoir... "Red Sky in Mourning : A True Story of Love, Loss, and Survival" (en VF : "Poisson Rouge du Matin : une véritable histoire d'amour, de perte et de survie") n'est curieusement pas paru par chez nous. Plus vraisemblablement, Shailene Woodley devait voir dans cette histoire un bon véhicule pour sa notoriété, l'occasion de jouer une femme de caractère dans un film plus sérieux, plus adulte, après avoir été la star de la triste saga pour ados Divergente. Pari manqué puisque À la dérive s'est planté au box office et ne lui a rapporté aucun trophée. Bien fait !
En réalité, À la dérive est plus une love story moisie qu'un énième film de survie. Construit comme une série de flashbacks où tantôt nous voyons Shailene Woodley en chier sur ce qu'il reste de son bateau, tantôt nous découvrons ce qui l'y a conduit (à savoir : son amour pour un tocard de premier plan, barbe de trois jours, yeux couleur océan, campé par Sam Claflin). Leur grand projet est de faire le tour du monde en amoureux. Pour le financer, ils acceptent de transporter un voilier de Tahiti jusqu'à San Diego, en échange de la coquette somme de 10 000$. Il leur faut donc traverser l'océan pacifique, ce que le tocard en chef compte effectuer les doigts dans le nez puisqu'il se targue d'être un navigateur chevronné ayant passé sa vie sur un petit bateau miteux qu'il a lui-même construit. C'était sans compter sur l'ouragan Raymond que nos deux tourtereaux choisissent de prendre de plein fouet. Résultat des courses : un homme à la mer et une jeune femme livrée à elle-même qui fera tout son possible pour regagner la terre ferme... C'est passionnant. D'autant plus que Baltasar Kormákur nous réserve un twist de derrière les fagots mettant à mal le message féministe de son film. En gros, une femme est incapable de s'en sortir par ses propres moyens quand elle n'a pas l'appui d'un homme, aussi mal en point soit-il.
Mais ce qu'il y a de pire là-dedans, ce sont bien toutes ces scènes où nous voyons ces deux écorchés vifs se découvrir et tomber amoureux. L'une a choisi de vivre de petits boulots à Tahiti pour fuir sa famille de cassos, l'autre navigue de port en port sur son bateau depuis qu'il a retrouvé sa mère pendue dans le living room à l'âge de 7 ans. Ça fait de belles anecdotes à raconter... Les dialogues sont pitoyables et il faut aussi se taper tous ces moments où Shailene Woodley éructe de bonheur pour un rien. C'est "Waaaaaaaaaahhhh" ou "Wooooooooouhooou", ça dépend. Ça doit être un truc très américain, je ne sais pas. C'est en tout cas typique de ces films où une bande de jeunes exprime sa joie, au moment de partir en vacances, de prendre le large, d'allumer un feu de camp, d'alerter les prédateurs ou que sais-je. Ils font "wooooooooouhooou" tour à tour, généralement quand ils sont sur le départ ou enfin arrivés. Qu'est-ce que c'est pénible ! Shailene Woodley gueule "Woooooooouuhou" avant de plonger dans la rivière puis son copain fait "Waaaaaaaaaaaaaaah" en sautant à son tour pour la rejoindre. "Wooooooooouuhoooouuu, je prends le large sur le voilier". "Wooooooooouuuhou, il se met à pleuvoir et je vais récolter un peu d'eau potable dans mes bassines". "Wooooooouuhouuu, il me reste deux conserves de flageolets". "Wooooooooouuhooouu je joue dans un sacré film de merde".
À la dérive est un projet qui devait lui tenir à cœur puisque l'actrice, quasi de tous les plans, est également productrice du film. Elle y met beaucoup d'énergie, elle a l'air d'y croire, beaucoup plus que nous en tout cas. Peut-être que le récit de la survivante qu'elle incarne, Tami Oldham Ashcraft, est son livre de chevet ? Allez savoir... "Red Sky in Mourning : A True Story of Love, Loss, and Survival" (en VF : "Poisson Rouge du Matin : une véritable histoire d'amour, de perte et de survie") n'est curieusement pas paru par chez nous. Plus vraisemblablement, Shailene Woodley devait voir dans cette histoire un bon véhicule pour sa notoriété, l'occasion de jouer une femme de caractère dans un film plus sérieux, plus adulte, après avoir été la star de la triste saga pour ados Divergente. Pari manqué puisque À la dérive s'est planté au box office et ne lui a rapporté aucun trophée. Bien fait !
En réalité, À la dérive est plus une love story moisie qu'un énième film de survie. Construit comme une série de flashbacks où tantôt nous voyons Shailene Woodley en chier sur ce qu'il reste de son bateau, tantôt nous découvrons ce qui l'y a conduit (à savoir : son amour pour un tocard de premier plan, barbe de trois jours, yeux couleur océan, campé par Sam Claflin). Leur grand projet est de faire le tour du monde en amoureux. Pour le financer, ils acceptent de transporter un voilier de Tahiti jusqu'à San Diego, en échange de la coquette somme de 10 000$. Il leur faut donc traverser l'océan pacifique, ce que le tocard en chef compte effectuer les doigts dans le nez puisqu'il se targue d'être un navigateur chevronné ayant passé sa vie sur un petit bateau miteux qu'il a lui-même construit. C'était sans compter sur l'ouragan Raymond que nos deux tourtereaux choisissent de prendre de plein fouet. Résultat des courses : un homme à la mer et une jeune femme livrée à elle-même qui fera tout son possible pour regagner la terre ferme... C'est passionnant. D'autant plus que Baltasar Kormákur nous réserve un twist de derrière les fagots mettant à mal le message féministe de son film. En gros, une femme est incapable de s'en sortir par ses propres moyens quand elle n'a pas l'appui d'un homme, aussi mal en point soit-il.
Mais ce qu'il y a de pire là-dedans, ce sont bien toutes ces scènes où nous voyons ces deux écorchés vifs se découvrir et tomber amoureux. L'une a choisi de vivre de petits boulots à Tahiti pour fuir sa famille de cassos, l'autre navigue de port en port sur son bateau depuis qu'il a retrouvé sa mère pendue dans le living room à l'âge de 7 ans. Ça fait de belles anecdotes à raconter... Les dialogues sont pitoyables et il faut aussi se taper tous ces moments où Shailene Woodley éructe de bonheur pour un rien. C'est "Waaaaaaaaaahhhh" ou "Wooooooooouhooou", ça dépend. Ça doit être un truc très américain, je ne sais pas. C'est en tout cas typique de ces films où une bande de jeunes exprime sa joie, au moment de partir en vacances, de prendre le large, d'allumer un feu de camp, d'alerter les prédateurs ou que sais-je. Ils font "wooooooooouhooou" tour à tour, généralement quand ils sont sur le départ ou enfin arrivés. Qu'est-ce que c'est pénible ! Shailene Woodley gueule "Woooooooouuhou" avant de plonger dans la rivière puis son copain fait "Waaaaaaaaaaaaaaah" en sautant à son tour pour la rejoindre. "Wooooooooouuhoooouuu, je prends le large sur le voilier". "Wooooooooouuuhou, il se met à pleuvoir et je vais récolter un peu d'eau potable dans mes bassines". "Wooooooouuhouuu, il me reste deux conserves de flageolets". "Wooooooooouuhooouu je joue dans un sacré film de merde".
À la dérive de Baltasar Kormákur avec Shailene Woodley et Sam Claflin (2018)