Maté ! Faisons le point sur JFK aka Jurassic world Fallen Kingdom, le royaume déchu du monde jurassique. Ce cinquième volet des aventures de Jurassic part bille en tête avec trois thématiques a priori intéressantes : la génétique et ses dérives, les droits des animaux, et l'extinction des dinosaures. Le premier thème avait déjà été abordé par Monsieur Steven Spielberg en 1993 mais il y avait moyen d'aller plus loin encore puisque le scénario de ce dernier opus nous cause de croisements entre espèces et on y retrouve même une petite fille clonée ! Le deuxième thème avait également été abordé par Spielby dans l'épisode numéro 2 mais il y avait encore moyen d'aller plus loin puisque l'on s'intéresse ici à l'attachement affectif entre un humain et un dinosaure singulier. Le troisième thème n'avait quant à lui jamais vraiment été abordé. A partir de ce constat, je me lançais à corps perdu dans le film de Juan Antonio Bayona, un cinéaste qui avait déjà été très lourdement associé à tonton Spielberg à la sortie du pourtant très mauvais The Impossible.
A la sortie de la séance, je fais le bilan. Outre que le film est hyper mauvais et traite super mal tout ce qui est rythme, timing, suspense, mort des méchants et création de tension dramatique, il laisse hélas ces trois thématiques très intéressantes s'abîmer dans un océan de merde noire. La génétique n'est abordée qu'incidemment et, au final, on n'a aucun dilemme moral réel et aucune véritable remise en question des expérimentations. Les droits des animaux ne sont pas davantage traités : il y a simplement le dialogue "On ne peut pas les laisser mourir" qui revient deux fois, toujours suivi d'un haussement d'épaules et, à la fin, on les laisse tous s'échapper dans la nature. L'extinction des dinos, à la limite, donne lieu à une séquence catastrophe à la Roland Emmerich suivie par un plan façon Kapo où l'on voit un brachiosaure brûler sur un quai, la lave l'ayant rattrapé avant l'arrivée salvatrice du train ("sortez vos mouchoirs !"). A part ça, on a droit aux poncifs : il y a un enfant insupportable qui fait chier tout son monde, les méchants capitalistes finissent par se faire bouffer par leurs créations monstrueuses (à la différence des producteurs de cette énième saloperie), et les geeks sont encore une fois bien utiles aux aventuriers. A fuir.
Jurassic World : Fallen Kingdom de Juan Antonio Bayona avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et Rafe Spall (2018)