Quantcast
Channel: Il a osé !
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1071

Une Créature de rêve

$
0
0
La série Code Lisa a bercé notre adolescence. Quand nous avons appris qu'un remake du film de John Hughes à l'origine de la série et tourné en 85 était en branle, nous nous sommes dits qu'il était temps d'enfin le regarder ! On connait tous l'histoire (en tout cas Poulpard et moi) : Gary et Wyatt, deux nerds, risées de leur bahut, n'arrivent à rien avec les filles. Rien de rien ! Un soir d'ennui, ils décident donc d'inventer la femme de leur rêve sur l'ordinateur surpuissant à 1Mo de RAM de Wyatt. Après moult éclairs, une sublime créature débarque alors dans leur chambre comme par magie, exauçant tous leurs vœux, même les plus humides...

C'est donc à John Hughes, le fameux spécialiste du cinéma adolescent américain des années 80, que l'on doit cette idée ma foi toute bête mais diablement excitante, une variation du mythe de Frankenstein, revue et corrigée à la sauce teens et sexy. Le film, hélas, a terriblement vieilli, à l'image de son actrice principale, devenue une sorte de tract vivant anti chirurghie esthétique. Une Créature de rêve (en VO : Weird Science) a de bien nombreux défauts, liés en partie à son époque. La garde-robe des années 80 est une infamie, notamment sur une femme bien faite lorsque la tenue se veut aguichante. Le film est mal rythmé et trop rarement marrant, à l'exception d'une ou deux répliques surprenantes de vulgarité et du personnage de Chet, ici campé par un Bill Paxton sous tension (autre star au casting : Robert Downey Jr. en loubard très laid). A partir de son idée de départ, le scénario part dans tous les sens, quitte à nous perdre complètement en route, et se conclut n'importe comment. En bref, on est très très loin du meilleur de John Hughes, même si nous sommes contents d'avoir comblé cette lacune. 

Malgré cela, il faut reconnaître à John Hughes qu'il connaît bien son sujet. Il tient plutôt compte des réalités adolescentes, dans les limites imposées par une comédie tout public. Les ados du film n'ont que deux idées en tête : faire la fête et triquer. Son film est très tendancieux et n'occulte rien des envies sexuelles des personnages envers la femme créée. La première chose que font Gary et Wyatt après l'apparition de Lisa est de prendre une douche avec elle pour mieux la contempler dans son plus simple appareil. On devine alors qu'ils ont le sexe tellement dur qu'il pourrait fendre un chêne centenaire. D'autres allusions équivoques et des détails clairement craspecs parsèment le film et nous font régulièrement relever la tête à l'heure où les comédies pour adolescents sont tout ce qu'il y a de plus sage, totalement aseptisées et sans aucun esprit transgressif.

La série produite dans les années 90 et diffusée par France 2 était quant à elle tout ce qu'il y a de plus politiquement correct. Elle donnait cependant suffisamment d'idées pour mettre un adolescent en ébullition. Il faut dire que Vanessa Angel était une vraie tigresse. L'actrice avait trouvé le rôle de sa vie (on ne la recroisera ensuite que chez les frères Farelly). La série proposait un véritable festival sons et lumières pour tout amateur de belles pépés. Vanessa Angel apparaissait dans les tenues les plus affriolantes et plaçait la plupart des épisodes sur orbite, en particulier ceux de la première saison. Face à ça, on ne pouvait que serrer les dents et les poings en pensant à Wyatt qui, astuce scénaristique ridicule car pas du tout crédible, avait décidé de mettre des gardes fous pour empêcher tout abus d'ordre sexuel avec ou sur la créature. Bien conscient d'ailleurs qu'il s'agissait d'une question à vite évacuer, Lisa apparaissait nue mais censurée dès le tout premier épisode. Les scénaristes étaient ainsi immédiatement soulagés et délestés d'un épineux problème. Poulpard, quant à lui, maudit encore ces maudites barres noires...

Joel Silver, qui produira le remake, nous a promis une comédie interdite au moins de 18 ans, comme Very Bad Trip et 21 Jump Street. De quoi faire peur dans notre époque sclérosée, sachant que les deux comédies suscitées sont aussi subversives qu'un disque de Laurent Voulzy. Nous n'en attendons donc rien. Mais nous sommes tout de même curieux de connaître l'identité de celle qui sera condamnée à nous faire fantasmer et devra nécessairement correspondre aux rêves adolescents de son époque. Qui succédera à la sympathique Kelly LeBrock et à l'inoubliable Vannesa Angel ? On redoute Mila Kunis, Jennifer Lawrence ou Megan Fox, qui feraient perdre tout espèce d'intérêt au projet, et on conseille d'autres noms comme Amber Heard ou Jean Galfione. Petite requête perso : MEW... Mais dans le fond, on sait bien qu'un tel remake aurait plutôt dû être réalisé par Marc Dorcel ou John B. Root pour XXIst Sextury...


Une Créature de rêve de John Hughes avec Anthony Michael Hall, Kelly LeBrock, Ian Mitchell-Smith et Bill Paxton (1985)

Viewing all articles
Browse latest Browse all 1071