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Channel: Il a osé !
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Mimic

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Dieu sait que le film qu'on s'était fait dans notre tronche en entendant 800 fois la bande-annonce à la radio était mille fois plus audacieux et foisonnant que la "proposition de cinéma" de Guillermo Del Toro. Vous tiquez peut-être sur le "à la radio" ? Bah ouais, à l'époque vos deux serviteurs avaient une dizaine d'années chacun et partageaient encore leur chambre avec leurs frères aînés, et leur unique source de distraction était un poste radio émetteur. C'était comme ça quand on grandissait dans le trou de balle du monde avant l'avènement d'internet. Et à l'époque, la bande-annonce-radio faisait des ravages, surtout avec un titre pareil : "Mimic". Stallone faisait toutes les voix off des bandes-annonces radio en ce temps-là. A chaque fois qu'il répétait "Mimic !", on avait un afflux nerveux et la poutre en bois qui tenait le toit craquait d'un coup sec. Le pitch aussi foutait l'eau à la bouche, au moins autant que la tagline de l'affiche française : "Ils nous imitent. Ils nous ressemblent. Mais ils peuvent pas nous blairer". C'est ce que nos darons répètent à longueur de journée à tous leurs voisins à propos de nous.




NY, début des années 90, des insectes propagent une gastro terrible qui se répand dans les couloirs nauséabonds du métro. Pour l'arrêter, une scientifique a l'idée saugrenue de créer des cloportes-briquets afin qu'à coups répétés de pets-flammes les usagers du métropolitain eux-mêmes désinfectent les sous-sols de la ville. Quelques années plus tard les cloportes-briquets, véritables OGM issus du cerveau malade de la scientifique campée par Mira Sorvino (carrière arrêtée net grâce à ce film booster) ont bien grandi. Mieux, ils ont développé l'art du mimétisme, commun à bien des cloportes comme Laurent Gerra ou Nicolas Canteloup. "La prochaine étape de leur évolution, c'est notre extinction". Stallone finissait son annonce sur cette phrase qui avait pour effet de nous coller le bonbon au papier et de nous rendre extrêmement anxieux quant à l'avenir.
 
 

 
A quoi reconnaît-on que c'est un Guillermo Del Toro ? D'abord parce qu'il le renie à longueur d'interview. Ce qui a l'effet paradoxal de nous rappeler l'existence de ce con de film. Mimic regorge aussi d'une petite paire de semi-promesses non-tenues, comme bien des œuvres du maestro, lequel met plus d'inspiration dans ses tacos et dans la déco fumeuse de sa chambre que dans ses films, qu'il renie les uns après les autres, à quelques exceptions près. Bon à savoir : la VF est une splendeur. Notamment grâce au personnage du flic interprété par le trop rare (il est mort... ce film, véritable tremplin pour ses acteurs, a eu sa peau) et si irritable Charles S. Dutton qui, remettant le couvert cinq ans après ALIEN³, affirmait volontiers qu'il aurait aimé faire autre chose de ses journées que, nous citons, "poursuivre ces putains d'insectes à la con, ces menthe-religieuses de merde". Pour boucler la boucle nous vous conseillons donc sincèrement de regarder le film à la radio.


Mimic de Guillermo del Toro avec Mira Sorvino et Charles S. Dutton (1997)

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